Célébration de la femme « Mushikazi » : appel à la cohésion pour construire la RDC


Kinshasa, 07 avril 2025 (ACP).- Un appel à la cohésion a été lancé aux ressortissants « Bashi Bahavu », une communauté du Sud-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) pour participer à la construction du pays, lors de la célébration lundi de la femme « Mushikazi ».

« À cette occasion où nous célébrons la femme Mushikazi, nous vous appelons à vous mettre debout. Nous devons continuer à participer activement à la construction de notre nation sans consacrer nos regards à la stigmatisation », a déclaré Joseph Nkinzo, président de la communauté Bashi Bahavu (Cinyabuguma Asbl).

« Nous sommes là pour l’éveil de conscience car à force de souffrir, on perd espoir (…). Cette victoire nous allons l’obtenir seulement en se tenant la main dans la main, ici nous parlons de la cohésion interne, entre nos neufs mutuelles qui constituent le Bashi Bahavu », a-t-il ajouté.  

M. Nkinzo, a indiqué que depuis une trentaine d’années, donc pendant plus de trois cents ans, les Bashi ont connu beaucoup des siècles des conflits dans le grand Lac et ne cesse de combattre pour l’intangibilité de leurs frontières.

Il a profité de l’occasion pour éveiller la conscience des membres de la communauté en ce sens : « qu’à force de souffrir, on perd l’espoir et la tendance ; c’est de céder et se laisser abattre ou alors de rester debout en se battant pour obtenir la victoire», a-t-il poursuivi avant de souligner que : «Nous tenons encore une fois à encourager les femmes de l’Est qui continue à résister contre la barbarie que nous connaissons dans cette partie du pays. Nous nous sommes réunis pour lancer un appel vibrant à la communauté nationale et internationale que cette guerre a endurée, le problème a persisté, les gens se battent pour accéder au pouvoir, ils prennent les armes. Mais quel gloire auront-ils ?», s’est interrogé M. Nkinzo.

L’accompagnement de la communauté internationale, qu’en est-il à ce jour ? On a eu tant de discours, tant des résolutions des Nations-Unies. Jusqu’à quand on sera là à attendre les beaux discours ? Alors que sur terrain c’est la désolation et la mort, a-t-il conclu.

Célébration de la Mushikazi

De son côté, Esther Faida Kumbirwa, présidente de la commission genre au sein de la communauté Bashi a indiqué que « nous célébrons notre identité et notre unité de peuple, le peuple congolais certes, dans son immense pluralité mais surtout le peuple du grand Kivu, le peuple Shi dans sa particularité  singulière, historique et culturelle».

Dans ce proverbe qui dit « quelle que soit la terreur du danger, c’est dans l’unité et uniquement dans l’unité que l’on peut le vaincre », et le danger c’est le génocide qui se déroule au su et au vu de tout le monde entier, a-t-elle dit.

Au-delà de la dénonciation du génocide dont nous sommes victimes, ajoute-t-elle,  cette unité nous l’exprimons à la fois comme peuple congolais, comme peuple Kivusien et comme peuple Shi. 

«Nous le peuple de l’Est de la RDC, nous devons  de rappeler à la mémoire du monde et de l’humanité que les femmes et les filles de notre terroir sont violées par un ordre des rebelles supplétifs de l’armée rwandaise. Elles sont déshonorées devant  leurs enfants, leurs maris et à jamais psychologiquement terrorisées. Les jeunes enrôlés dans les milices armées et leurs avenirs détruites. Les enfants employés de force dans les mines et leur enfance, avenir et santé physique ruiné. Les hommes aussi ne sont pas épargnés. Ils sont violentés, écrasé, mutilé et assassiné. Nos vieillards perdus déboussolés, abattus», a-t-elle déploré.

Elle a signifié que le peuple est réduit à mourir de faim, privé de toute dignité d’homme et de la femme par toutes ces personnes qui convoitent les richesses naturelles de la RDC.

«Nous en appelons ainsi à la communauté internationale, aux pays amis pour qu’ils joignent la main secourable à notre pays, à notre gouvernement, aux forces armées congolaises, à nos très chers combattants wazalendo pour buter dehors nos agresseurs .Nous dénonçons le complot d’agression, de balkanisation de notre pays. Aux femmes sans abris, nous exprimons notre solidarité », a-t-elle renchéri. 

L’activité dénommée « Journée Muzire 2025  » a été clôturée dimanche par la remise des prix et des brevets de Mérites aux braves femmes qui se sont investis dans le domaine humanitaire en l’occurrence Mireille Kasahene, Gisèle Masawa et les autres. ACP/C.L.

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