Kinshasa, 20 mai 2024 (ACP).- Les Congolaises ont été encouragées lundi à comprendre ce qu’est la responsabilité de construire le pays pour équilibrer le paysage politique, au cours d’un dialogue interactif des femmes organisé à Kinshasa, en République démocratique du Congo.
« La question du genre et une question de la masculinité positive est une question de société et nous voulons jeter justement ces bases-là pour que les femmes comprennent que c’est notre responsabilité pour construire et équilibrer le paysage politique de notre pays, la RDC », a déclaré Grace Lula, coordonnatrice adjoint du Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO).
« Nous sommes là aujourd’hui pour réexaminer ce qu’on a subi, réexaminer les obstacles qui se sont érigés devant nous au cours du processus électoral mais dire surtout comment le détourner. On ne compte pas lâcher prise, c’est pourquoi nous sommes là pour projeter le leadership féminin post-électoral, nous disons on a peut-être perdu un combat mais pas la bataille, pas pour nous-même seulement nous devons préparer le terrain pour la génération qui vient après nous, nos enfants filles », a-t-elle ajouté.
Mme Lula a rappelé à cette occasion que la Céni avait indiqué que ces élections seraient inclusives, mais par rapport à la participation de la femme, il n’y a que 30% bien que la Constitution parle de la parité, ‟ les femmes se sont jetées à corps perdu là-dedans mais les résultats ne sont pas fameux, ce n’est pas ce qu’on attendait. On ne croise pas les bras, on continue la lutte pour l’amertume que les femmes ont eu. On est venue ici pour dialoguer et nous redonner plus de force et nous projeter pour l’avenir, nous voulons reconstruire le leadership féminin post-électoral”.
Par ailleurs, la coordonnatrice adjointe de CAFCO a fait savoir qu’au vue de tout ce que les candidates ont enduré comme violences électorales, les obstacles qui étaient sur leur chemin beaucoup sont en train de reculer, or elles sont des pionnières, insistant, « des femmes battantes qui ont osées, beaucoup ont eu peur, beaucoup d’autre ont refusé de s’engager, les autres candidates ont refusé de battre campagne à la dernière minute, mais elles ont osé, leur courage, leur force, leur détermination les a inspirés parce que si elles rebroussent chemin celles qui les avaient pris comme exemple lâcheront prise ».
« Aujourd’hui nous sommes réunies pour un dialogue interactif multi acteur où les femmes de la société civile, les femmes politiques, celles qui étaient candidates et les organisations qui travaillent sur les questions électorales, la promotion et les droits des femmes. Nous sommes là pour remettre pour la table l’épineuse question de la participation politique de la femme », a-t-elle expliqué.
En outre, elle a décrit deux causes de cet échec des femmes aux élections, « la loi d’une part le non-respect de la loi et d’autre part la vision même du Chef de l’Etat qui n’est pas respecté par les partis et regroupements politiques, plusieurs fois dans ces adresses à la population, a reconnu que le paysage politique congolais est trop masculin et il faut faire un effort pour équilibrer, c’est-à-dire qu’il faut que les femmes puissent aussi se retrouver, ces femmes ne manquent pas, elles sont là ».
« Les hommes prennent les femmes dans leurs partis politiques juste pour constituer leur base électorale et ils ne font aucun effort pour les intégrer dans les instances décisionnelles de partis, vous verrez que toutes les femmes sont confinées dans la ligue de femmes qui n’est pas un organe dans le parti politique c’est juste des appendices », a-t-elle déploré.
Rappelons que le cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO) dans ce processus électoral a accompagné les femmes candidates mais a travaillé aussi avec les femmes au niveau de la base, au niveau des organisations, des plateformes pour la sensibilisation afin que les femmes soient élues massivement, que ça soit au niveau de l’indirect et au niveau de direct. ACP/ODM