Kinshasa, 8 mai 2025 (ACP).- Des programmes spécifiques pour l’autonomisation des femmes rurales de la République démocratique du Congo (RDC) ont fait l’objet d’un échange jeudi à Kinshasa, avec une actrice sociale.
« Il est impératif de mettre en place des programmes spécifiques pour l’autonomisation des femmes rurales, en facilitant leur accès à la propriété foncière, aux crédits et aux infrastructures de base », a déclaré Sandra Chondo, présidente de la Fondation Madama (Fomad). « Il y a plusieurs stratégies qui peuvent permettre à la femme congolaise de jouer pleinement son rôle de leader, notamment la formation et le mentorat pour encourager les formations en leadership et en gestion pour que les femmes accèdent à des postes décisionnels », a-t-elle ajouté, avant de solliciter le soutien aux initiatives féminines afin de faciliter l’accès aux financements pour les projets portés par des femmes.
Mme Chondo a souligné l’importance de la lutte contre les discriminations et les stéréotypes pour la mise en place des politiques favorisant l’égalité dans le recrutement et la promotion, ainsi que le renforcement des réseaux des femmes leaders pour créer des espaces d’échange et de plaidoyer afin de faire avancer les revendications féminines qui figurent également parmi les stratégies recommandées. Cette actrice sociale a déploré le fait que la femme rurale et paysanne congolaise semble être oubliée en matière de parité, et ses réalités restent souvent ignorées.
« Alors que les discours sur la parité avancent, les réalités des femmes rurales restent souvent ignorées. Elles jouent un rôle clé dans l’économie, mais sans accès aux financements, à la formation ou à la protection sociale », a-t-elle dit. En outre, Mme Chondo a indiqué que face aux agressions au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, la situation des femmes dans ces zones de conflit est dramatique et marquée par des violences sexuelles et des déplacements massifs forcés. D’où elle a appelé à la protection des femmes survivantes en temps de conflit et au renforcement de leur autonomisation, en leur offrant un accès à la justice ainsi qu’à des moyens de reconstruction économique et sociale, et en plaçant la communauté internationale devant ses responsabilités.
L’investissement en faveur des femmes congolaises reste limité dans les zones de conflit
Par ailleurs, Mme Sandra Chondo a fait savoir que l’investissement en faveur des femmes congolaises reste limité, surtout dans les zones rurales et de conflit. « Il y a eu des progrès en termes de représentativité politique et de sensibilisation sur les droits des femmes, mais ces avancées restent fragiles face aux crises sécuritaires et économiques. Il faudrait un suivi des engagements financiers et politiques pour assurer un réel impact », a-t-elle expliqué. Il sied de rappeler que la Fondation « Madama (Fomad) » est basée dans la capitale de la RDC, Kinshasa, dans les villes de Goma, de Bukavu, de Kisangani et de Lubumbashi. ACP/