Éducation sexuelle : des jeunes sensibilisés à l’importance de la contraception à Kinshasa

Kinshasa, 26 septembre 2024 (ACP).- Une cinquantaine de jeunes ainsi que des élèves, enseignants et responsables de l’école ’’Eureka » dans la commune de N’djili (Est de Kinshasa) en République démocratique du Congo, ont été sensibilisés à l’importance de la contraception, lors d’un échange à l’occasion de la Journée internationale de contraception.

« Nous avons tenu à organiser cette journée de sensibilisation pour échanger avec nos élèves, notre personnel et une cinquantaine de jeunes sur l’importance de la contraception et différents modes contraceptifs afin d’éviter des grossesses précoces, non désirées et des avortements clandestins ou non sécurisés », a déclaré Gauthier Ndaya, promoteur de cette école.

« L’utilisation régulière de la pilule, des implants, des stérilets, des préservatifs masculins et féminins sont, entre autres, des différents moyens de contraception », a-t-il ajouté, avant d’expliquer l’usage de toutes ces méthodes et leurs différents avantages.

M. Ndaya a fait savoir que ces produits et méthodes évitent des grossesses indésirables aux jeunes filles et permettent aux couples mariés de planifier les naissances de leurs enfants.
« Vous devez toujours consulter une sage-femme, un gynécologue ou un professionnel, au moment opportun pour avoir la bonne information », a-t-il dit.

Selon M. Ndaya, des pesanteurs culturelles, celles liées aux coutumes et aux principes religieux, subsistent encore, mais force est de constater que d’année en année, la population prend conscience du risque de contracter des grossesses non désirées, rapprochées ou à risque qui entraînent de nombreuses conséquences dans les familles.

Importance de sensibiliser sur la contraception

Par ailleurs, M. Jannot Mbayo, directeur des études dans cet établissement scolaire, a expliqué l’importance de sensibiliser la population sur la contraception.

« Ce genre d’activités est très louable, car cela permet aux jeunes d’échanger sur la sexualité, qui est considérée comme un sujet tabou dans notre société. Il est question d’ôter, dans la tête des jeunes, des informations erronées en prônant l’importance des méthodes contraceptives, par exemple, le port du préservatif qui a une triple protection contre les infections sexuelles, les grossesses non désirées et le VIH/sida », a-t-il indiqué.

« Nous encourageons aussi les jeunes à fréquenter les centres de santé, qui sont les endroits sûrs pour avoir l’information souhaitée en matière de sexualité. En effet, la contraception permet d’instaurer de nouveaux rapports homme-femme et de dissocier la sexualité de la fécondité, en libérant le couple de l’angoisse d’une grossesse non désirée. La contraception favorise une meilleure égalité entre les hommes et les femmes en donnant à ces dernières un contrôle ainsi qu’un pouvoir sur leurs désirs de fertilité », a-t-il précisé.

Il a expliqué que la contraception a permis aux femmes de planifier les grossesses seules ou avec les pères dans un projet à deux. Elles deviennent partenaires puisque la présence d’enfants, leur nombre et le moment de leur arrivée ne sont plus subis, mais choisis.


Informer et lever les tabous

Des élèves de la 8ème ont, à cette occasion, participé aux ateliers organisés par l’infirmière Mélanie Ngalula, corps éducatif de cet établissement, en collaboration avec l’équipe pédagogique, dans le but de les informer sur cette question et de lever les tabous.
« Si les cours de santé sexuelle sont dispensés dès le début du secondaire, il est nécessaire de pouvoir parler de ce sujet qui n’est pas facilement à aborder en famille. L’adolescence est souvent le moment où la vie sexuelle débute. On est là pour les guider et leur donner les informations », a rappelé Sandrine Mayemba, l’une des infirmières de cet établissement.

Après une courte vidéo présentant la gamme des moyens de contraception à leur disposition, les adolescents se sont répartis en petits groupes pour manipuler des contraceptifs, comprendre leur usage et battre en brèche les nombreuses idées reçues.

Naomie Mata, une des élèves de l’école Eureka a déclaré : « C’est la première fois qu’on fait ce genre d’ateliers. On a appris des choses très importantes pour notre santé ».

Pour évaluer ce qu’ils ont retenu de cette matinée, ils devront répondre à un quiz créé par l’association Solidarité S.I.D.A. pendant leur cours de l’éducation de la vie.

Inciter les adolescents à se protéger

Mme Nancy Mambu, paire éducatrice et enseignante dans cette école, a axé son exposé sur « Inciter les adolescents à se protéger », a souligné : « Ne pas aborder le sujet avec les enfants ne les esquive pas du danger de grossesses précoces, de la contraction d’infections sexuellement transmissibles, des avortements ou autres. Nous devons communiquer pour sensibiliser les enfants aux dangers auxquels ils peuvent être exposés ».

Mme Marceline Tusamba, coordinatrice de l’ONG ’’Femme et Enfant »(F.E) a, de son côté, mis en relief la responsabilité des jeunes face à l’utilisation de différentes méthodes modernes de contraception qui les mettront à l’abri des maladies sexuellement transmissibles, des grossesses précoces et non désirées dont les conséquences ne sont plus à démontrer.

Les jeunes filles sont plus exposées au danger

Mme Clémentine Ngongo, conseillère pédagogique dans cet établissement scolaire, a indiqué que les jeunes filles sont plus exposées au danger.

« Généralement, des jeunes de 15 à 24 ans ont généralement leurs premières relations sexuelles sans contraception et les jeunes filles sont les plus exposées au danger de contracter des grossesses précoces », a-t-elle dit.

« Les jeunes filles subissent les plus les conséquences des grossesses non désirées, entraînant ainsi l’arrêt de la scolarité, des accouchements difficiles, des mariages précoces, des difficultés socio-économiques, la contamination au VIH/sida et d’autres infections sexuellement transmissibles », a-t-elle conclu.

Cette journée de sensibilisation avait pour thème : « Relever les défis et surmonter les barrières » et « Accès des jeunes à la contraception : responsabilité de chacun ».ACP/

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