Egalité des sexes : les parents appelés à éduquer les enfants de manière équitable

Kinshasa, 5 décembre 2024 (ACP).- Les parents de la République démocratique du Congo(RDC) ont été appelés mercredi à éduquer leurs filles et garçons de manière équitable afin de réussir le pari de l’égalité des sexes, lors d’un débat spécial à Kinshasa.

«J’appelle les parents congolais à éduquer les enfants, filles et garçons, de la même manière en les mettant sur un même pied d’égalité afin de réussir le pari de l’égalité des sexes », a déclaré Grâce Lula, coordonnatrice intérimaire du Cadre permanent de concertation des femmes congolaises (Cafco).

«Éviter de surcharger la fille dans les travaux managers, il est préférable d’équilibrer l’éducation entre filles et garçons. Les parents doivent éduquer les enfants, filles et garçons, de la même manière à les mettre sur un même pied d’égalité afin de réussir le pari de l’égalité des sexes. Nous devons déconstruire les stéréotypes du genre et reconstruire l’égalité du genre », a-t-elle ajouté.  Mme Grâce Lula a indiqué que la femme est très présente, très active et visible au développement familial au niveau de la communauté. Mais la coordinatrice intérimaire du Cafico a estimé que la femme travaille dans le secteur informel.

Pour  elle, tout ce que la femme fait n’est pas capitalisé dans les données du pays. Au niveau de la macro économie, a-t-elle fait remarquer, la femme contribue dans le produit intérieur brut (PIB). «Ce qu’elle fait reste dans l’informel, mais ça résout énormément des problèmes, nourrit les enfants, entretient le ménages. Là où l’homme est dans le chômage et n’arrive pas à nouer les deux bouts du mois, les petits commerces de la femme aident à équilibrer la vie quotidienne dans le foyer », a-t-elle relevé.

Le rôle de la femme passe par l’éducation

De son côté, Mme Léonie Kandolo, ministre du Genre, famille et enfant, a fait savoir que le rôle de la femme passe par l’éducation, les études ainsi que la volonté personnelle. « Je veux aussi dire que dans l’éducation, il faut voir le choix que vous faites, il y a de plus en plus les filières scientifiques mais plusieurs femmes hésitent (…). Beaucoup de choses dépendent de notre propre choix. Faites le choix des femmes qui veulent impacter la société », a-t-elle indiqué.

«La femme gère mieux l’argent de ménage plus que l’homme. C’est pourquoi dans la masculinité positive aussi, il faut que les hommes soutiennent les femmes au lieu de devenir jaloux de leurs femmes », a-t-elle ajouté, avant de conseiller aux couples d’être transparents dans la gestion des finances. Pour la ministre Kandolo, les femmes sont capables de tout, mais pour que les choses changent, il y a plusieurs facteurs.

Parmi lesquels, l’incompréhension de la coutume. «Le problème qui se pose c’est que la coutume est mal comprise. Quand on parle du mariage, dans le mariage coutumier ou la dot, ce sont normalement les symboles qu’on donne, mais on commence à demander les écrans plasma, ordinateurs et autres. La coutume est mal appliquée actuellement » a-t-elle expliqué, avant d’encourager le mariage civil qui a une grande importance, car il protège la femme et les enfants en cas de divorce ou de décès de l’un des partenaires. 

Les pesanteurs socio-culturelles freinent le développement de la femme

Vue des intervenants

Mme Lula a, en outre, relevé que les pesanteurs socio-culturel ont freiné le développement de la femme, l’obligeant ainsi à ne pas prendre la parole devant l’homme. «Les pesanteurs socio-culturels-là qui sont des attitudes, des comportements, la façon de faire et d’agir que la communauté voudrait nous voir faire, le rôle qu’il veut nous voir jouer pour que tu sois considéré comme homme ou femme et ça influe sur nous même, quand nous avons étudié, nous avons ça dans le subconscient et nous le reproduisons sans le vouloir », a-t-elle souligné.

Au regard de cette situation, Mme Grâce Lula en appelle au renforcement des capacités. Au fait, elle plaide pour la formation et  la sensibilisation à la masculinité positive. Pour elle, on doit se garder de ces pesanteurs socio-culturrelles qui influent negativement sur l’attitude l’homme envers la femme.

Rôle de l’homme dans l’accompagnement de la femme

M Clément Dinda, secrétaire exécutif du Réseau des hommes engagés pour l’égalité de genre en RDC (Rheeg-RDC) a, pour sa part, souligné que le rôle de l’homme dans l’accompagnement de la femme pour l’atteinte de ses objectifs dans le cadre de son développement.

« L’homme a un pouvoir attribué par la société. Il peut soutenir la femme à atteindre l’égalité en questionnant les normes qui lui ont été attribuées, car déjà nous connaissons tous que la société a donné à l’homme un pouvoir élevé par rapport à la femme, on considère l’homme comme étant l’acteur principal de la société », a-t-il déclaré.

Selon M. Dinda, l’objectif poursuivi par les organisateurs de cette activité est  de sensibiliser les hommes à la prise de conscience de l’exercice de leur pouvoir au sein de la societé.

Pour M.Dinda , les hommes ne doivent pas s’abuser de leur pouvoir, notamment  en exerçant des violences sur les femmes. Pour ce faire, M. Dinda invite les hommes à observer les normes de base sur le genre, et à s’abstenir de la masculinité toxique.

« Les femmes savent ce qu’elles font concernant l’égalité du genre. Dans le Rheeg-RDC, nous savons ce que nous faisons, ce que les hommes engagés pour l’égalité font, en passant par le droit sexuel reproductive et par le rôle des hommes dans l’exécution des tâches ménagères, en luttant contre les VBG », a-t-il souligné. Il a exhorté les hommes au changement des mentalités dans ce sens pour promouvoir la masculinité positive.

Il a estimé qu’on ne peut y parvenir en luttant contrre les stereotypes « La femme dans sa constitution biologique a besoin d’attention et de l’accompagnement de l’homme par des méthodes contraceptives et cela, en renforçant la compréhension des hommes sur l’autonomie corporelle de la femme, en réfléchissant avec les hommes, on se pose la question et en adoptant le comportement de la  masculinité positive, cela favorise la collaboration au sein de la famille », a-t-il souligné.

M. Clement Dinda a, par la même occasion, invité les hommes à prendre part à des sceances thérapeutiques qu’il organise, en sa qualité de faciliter à Tshangu, notamment pour aider les uns et les autres à lutter contre les stéréotypes. ACP/

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