Kinshasa, 02 décembre 2023 (ACP).- Plus de représentativité des jeunes dans les institutions à l’issue des élections à tous les niveaux est le souhait des organisations de la société civile exprimé, lors d’une conférence en ligne, samedi à Kinshasa, en République Démocratique du Congo.
« De plus en plus, nous remarquons la présence des jeunes dans la vie politique. Mais nous serons étonnés de voir que la représentation de la jeunesse ne va pas atteindre 60% dans les institutions après les élections. Nous plaidons pour que la voix de la jeunesse soit la nouvelle classe politique en RDC », a déclaré Grâce Ngykie, modératrice et présidente de l’Association congolaise des femmes journalistes de la presse écrite (ACOFEPE).
« La jeunesse qui fait l’objet parfois de la manipulation politicienne, devrait s’intéresser aux activités de leurs élus, dans le but d’acquérir le leadership et la culture politique », a fait savoir, Eric Mwamba, journaliste d’investigation qui intervenait depuis l’Australie, invitant les jeunes à la prudence.
« Pour s’engager dans les débats politiques, les jeunes devraient d’abord commencer par s’intéresser aux activités parlementaires. Ceci va construire en eux le sens de leadership et la culture politique. Tant que cette jeunesse ne sera pas occupée, ce sera difficile pour elle d’acquérir l’expérience et de comprendre les lois votées par leurs élus », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, Madame Rebecca Ebale Nguma, ancienne ministre et porte-parole du gouvernement provincial de l’Equateur a insisté sur le fait que « Les jeunes doivent comprendre l’importance d’une voix électorale. Ça revient à la société civile de préparer les jeunes au lieu d’attendre le moment des élections pour les réveiller face aux grands enjeux politiques de la nation », tout en dénonçant un système de gouvernance publique dépourvue des modèles et une faible représentativité des jeunes dans les institutions de l’État.
Par contre, Jérémie Benny Tali, l’un des membres de la société civile a , pour sa part souligné : « Les jeunes congolais n’ont pas de modèles. Ils évoluent dans un système pollué par des leaders sans morale politique. D’où il faut investir pour former une jeunesse avec les valeurs telles que la tolérance, la crédibilité et la justice ».
La présidente du caucus des jeunes membres de l’ONG AWLN, Dorcas Valelo a, pour sa part, salué la participation active et passive des jeunes au processus démocratique, avant de les encourager à garder leur influence sur la marche de la nation.
« C’est déjà un bon signe pour des jeunes de se présenter comme candidats, mais faudra-t-il encore se faire élire pour garder une influence sur la marche de la nation. Et c’est dommage parce beaucoup sont des portes mallettes des politiques. Les jeunes doivent travailler sur leurs compétences pour ne pas être des figurants », a-t-elle soutenu.
Plus de 65% d’électeurs et candidats enregistrés pour les élections du 20 décembre 2023 sont des jeunes. Leur rôle peut être déterminant dans la composition des institutions de la 4ème législature.
Cette 18ème conférence en ligne de l’ACOFEPE était axée sous le thème : « la place de la jeunesse dans la gouvernance publique, cas du processus électoral : enjeux et perspectives ». Elle a mis un accent particulier sur « les hommes genrés et les femmes leaders » en vue de leurs rappeler le rôle de cette dernière dans le processus électoral. ACP/ KHM