Formation sur l’accès des femmes à la terre

Kinshasa, 08 juillet 2021 (ACP).- Quinze maraîchers, dont 12 femmes et 3 hommes ont bénéficié, jeudi à Kinshasa, d’une formation sur l’accès des femmes à la terre.

Cette activité s’inscrit dans le cadre du projet «Agriculture durable pour une justice climatique», initié par le Forum des femmes pour la gouvernance des Ressources naturelles (FFGRN). Ce projet vise à soutenir les solutions des femmes en matière d’accès à la terre.

Comme objectif spécifique, il s’emploie également à faciliter les échanges d’expériences pour des solutions durables, à informer les femmes sur leurs droits et à leur fournir des outils nécessaires aux actions de plaidoyer.

Selon Me Gabrielle Pero, chargée de projets, la terre est importante pour la promotion des activités économiques, surtout en milieu rural et urbano-rural. C’est pourquoi la loi garantit un accès de tous à la terre. Dans ces milieux, les terres traditionnelles sont gérées en vertu  de la coutume et les femmes n’ont pas de droits exclusifs sur la tenue foncière, mais seulement un droit d’usage.

Les femmes dans les centres urbains et semi-urbains, ont des difficultés de tenure foncière à cause de l’insuffisance des moyens financiers et subissent toutes sortent de discriminations. Ce qui les empêche d’accéder et de jouir de la terre, ressource indispensable à leur autopromotion et au développement socioéconomique.

Les maraîchères sont des moteurs de l’agriculture vivrière. Pour cela, elles doivent être formées en vue de les engager à ne pas détruire l’environnement par l’utilisation des engrais et autres pesticides chimiques, a-t-elle souligné.

«FFGRN accompagne les maraîchères et les encadrent afin qu’elles connaissent leurs droits. Elles doivent être capable, non seulement d’accéder aux terres, mais aussi de les sécuriser», a renchéri Me Pero.

Influencer l’élaboration des politiques pour l’égalité par rapport à l’accès à la terre

Par ailleurs, M Freddy Mumba Mukuba, secrétaire exécutif à la Confédération nationale des producteurs agricoles du Congo (CONAPAC) a, dans son exposé, expliqué que cette initiative permet d’influencer l’élaboration des politiques  foncières pour que celles-ci puissent tenir compte  de l’égalité des hommes et des femmes par rapport à l’accès à la terre. Bien qu’il existe des us et coutumes, les lois doivent favoriser l’accès des femmes à cette dernière.

Elles doivent assurer des productions durables. Il faut également les préparer à faire face aux catastrophes naturelles dues au changement climatique. Cela les aidera à adapter leurs semences.

«Si nous voulons aller à la sécurisation alimentaire, l’égalité doit être préalable et indispensable. On doit tenir compte de la femme car elle joue un rôle important dans la production alimentaire en RDC.

Satisfecit des bénéficiaires

Mme Christine Diasonama, maraîchère au site Kindele/Bloc 3, s’est dite satisfaite de cette formation qui leur a permis de connaître leurs droits et de les défendre en cas de spoliation.

Elle a invité les autorités tant nationales que provinciales à mètres les mamans maraîchères au premier plan.

«L’Etat nous donne des sites, mais ne les sécurisent pas. Et nous sommes victimes de spoliation », a-t-elle poursuivi.

Les routes également posent problèmes pour l’évacuation et la commercialisation des cultures. Les autorités peuvent aider à créer un marché pour la vente des produits en gros.

Olier Obi, également maraicher au site de la Funa à Kimwenza, a pour sa part précisé que cette formation les a aidés à percevoir les choses autrement, surtout en ce qui concerne la parité car les femmes sont plus négligées en ce qui concerne le titre foncier.

Il a également décrié l’enclavement que fait face ce site agricole ainsi que les effets du changement climatique et les pluies diluviennes qui détruisent leurs cultures.  Pour cela, il a exhorté les autorités à créer un curage pour permettre la  canalisation des eaux des pluies. ACP/Zng/GGK/May

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