Journée de l’enfant africain : l’éradication du SIDA passe par les droits à la santé (ONUSIDA)

Kinshasa, 16 juin 2024 (ACP).- La clef de l’’éradication du SIDA dans la région de l’’Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC), passe par l’éducation et les droits à la santé, a-t-on appris dimanche de source sanitaire, à l’occasion de la Journée internationale de l’enfant africain, célébrée le 16 juin de chaque année.

« La clé de l’éradication du SIDA passe par l’éducation et les droits à la santé en vue de renforcer l’autonomie des filles», a déclaréBerthilde Gahongayire, directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre du programme commun des Nations unies sur la lutte contre le sida (ONUSIDA).

Elle a fait savoir que malgré plusieurs progrès, de nombreux obstacles empêchent encore tous les enfants africains de jouir de leurs droits et de mener une vie pleine et en bonne santé.

« On estime que 58 % des enfants en âge de fréquenter le deuxième cycle du secondaire en Afrique subsaharienne ne sont pas scolarisés. En Afrique de l’Ouest et du Centre, seuls 65% des filles et 69% des garçons terminent l’école primaire, les filles sont moins nombreuses que les garçons à achever leur scolarité et cet écart s’accroît avec l’âge », a-t-elle affirmé.

Mme Gahongayire a, en outre, fait savoir que cette région est confrontée à une crise avec le taux de natalité le plus élevé au monde, soit 33 % des femmes accouchent avant l’âge de 18 ans, et 3,5 % avant l’âge de 15 ans.

« Le mariage des enfants est endémique, plus d’une fille sur sept est mariée avant l’âge de14 ans, voire trois sur dix dans certains pays. Il est alarmant de constater que seulement 15 % des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans, ou leurs partenaires, utilisent des contraceptifs modernes », a-t-elle ajouté.

Elle a souligné que ce manque d’accès à la santé reproductive aggrave les problèmes, affirmant que le fléau des mutilations génitales féminines persiste également, sa prévalence chez les filles âgées de 15 à 19 ans variant considérablement de moins de 1 % à plus de 90 % dans la région.

L’épidémie continue à toucher les adolescentes et les jeunes femmes en Afrique

Par ailleurs, Berthilde Gahongayire, directrice régionale pour l’AOC de l’ONUSIDA a souligné que malgré une baisse substantielle des nouvelles infections par le VIH au niveau mondial, l’épidémie continue de toucher de manière disproportionnée les adolescentes et les  jeunes femmes, en particulier en Afrique.

« Les adolescentes et les femmes (âgées de 15 à 49 ans), qui représentent 43 % de nouvelles infections par le VIH dans la région en 2022, continuent de se heurter à des obstacles juridiques et sociétaux, tels que les limites liées à l’âge du consentement pour l’accès au dépistage du VIH. Ces obstacles entravent leur accès au VIH et à d’autres services vitaux, notamment en ce qui concerne la violence sexiste, ainsi que les efforts visant à réduire la stigmatisation et la discrimination » a-t-elle dit.

4,8 millions de personnes vivent actuellement avec le VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre, et plus d’un quart (26 %) de tous les enfants séropositifs dans le monde résident dans la région de l’AOC, selon l’ONUSIDA.

Pour elle, ces données montrent que le maintien d’une fille à l’école secondaire peut réduire son risque de contracter le VIH jusqu’à 50 % dans certains pays et que l’éducation est un facteur de protection contre les mariages précoces, les grossesses non désirées chez les adolescentes, la violence, la stigmatisation et la discrimination liées au genre.

Instituée par les Nations Unies depuis le 16 juin 1991, la journée de l’enfant africain est célébrée chaque année en souvenir du massacre de centaines d’enfants lors d’une marche pour revendiquer leurs droits à Soweto par le pouvoir de l’apartheid le 16 juin 1976 en Afrique du Sud. ACP/C.L.

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