Kinshasa, 29 mai 2025 (ACP).- La transformation personnelle et collective a été préconisée jeudi, à Mbuji-Mayi, chef-lieu du Kasaï Oriental, dans le centre de la République démocratique du Congo (RDC), pour lutter contre les violences basées sur le genre (VBG), lors des échanges organisées dans le cadre de la campagne « Jeudi en noir ».
« Lutter contre les VBG, les exploitations et abus sexuels (EAS) ainsi que les harcèlements sexuels (HS) exige une transformation personnelle et collective. Pour cela nous devons intégrer la masculinité et féminité positives dans tous les secteurs de la vie », a déclaré le Dr Placide Mbuyi, chef de mission au sein de l’Association pour le bien-être famillial et naissance désirable (ABEF-ND) au Kasaï Oriental et Lomami. « Chacun et chacune de nous est appelé à s’impliquer activement pour mettre fin aux VBG, aux EAS et HS en intériorisant les normes d’égalité, nous devons apprendre à fixer nos limites et respecter celles des autres », a-t-il ajouté.
De son côté, Carlin Vese, expert en engagement communautaire a rappelé le sens profond de la campagne « Jeudi en noir » qui est le symbole de la résilience et la résistance des femmes face aux violences. « Cette campagne est simple mais puissante. Chaque jeudi, portons du noir. Affichons un badge. Montrons que nous faisons partie du mouvement mondial contre les attitudes et les pratiques qui justifient le viol et la violence », a-t-il dit. « Le noir, autrefois associé à des connotations négatives, devient ici symbole de résistance et de résilience. C’est un hommage à toutes celles qui se battent contre l’injustice et la violence », a-t-il renchéri, avant d’appeler les hommes à s’engager et à soutenir cette campagne pour combattre les VBG, EAS et HS en bannissant les comportements socio-culturels rétrogrades.
La campagne « Jeudi en noir », organisée chaque semaine à travers le monde, est née pendant la décennie œcuménique des églises solidaires des femmes (1988-1998) proclamée par le conseil œcuménique des églises (COE). Elle est inspirée de différents mouvements, notamment l’Association des mères de la place de Mai d’Argentine qui, tous les jeudis, se rassemblaient pour protester contre la disparition de leurs enfants pendant la dictature et la communauté des femmes noires d’Israël et de Palestine, qui manifestent encore aujourd’hui contre la guerre et les violences. ACP/