Kinshasa : des sourdes-muettes formées en coupe et couture pour leur autonomisation

Kinshasa, 23 août 2023 (ACP).- Des sourdes-muettes ont été formées pendant deux mois, soit du 23 juin au 23 août 2023, en coupe et couture afin d’assurer leur autonomisation financière, lors d’une session de formation organisée par une Fondation à Kinshasa en République démocratique du Congo.

« Le principal objectif de cette session était de rendre autonomes ses vulnérables. J’ai créé cette fondation pour les jeunes filles délaissées et abandonnées mais curieusement, c’était plus les sourdes qui venaient pour apprendre comment coudre la perruque à la machine. Ces sont eux, qui m’ont proposé d’organiser la session. Je les aime parce qu’elles s’adaptent et comprennent rapidement les matières », a déclaré la coordonnatrice de la Fondation portant son nom, Kilala Bioso Chantal.

« A chaque fois qu’elles viennent ici, il n’y a que des doléances. Voilà pourquoi, nous voulons vraiment les épauler à sortir de cette état de marginalisation en les aidant à travers des différentes formations dans plusieurs domaines d’activités de la vie courante », a-t-elle ajouté.

« Il n’existe pas non plus un endroit spécialisé d’apprentissage de la langue leurs permettra d’améliorer la communication entre elles et les hommes valides. Une situation que nous déplorons et considérons comme l’un des facteurs freinant leur émancipation et intégration dans la société », a déploré Mme Chantal Bioso.

Nécessité de renforcements des capacités pour un éveil de conscience des sourdes

Pour compenser au manque d’éducation scolaire et professionnelle de ces personnes vivant avec handicap, la Fondation Kilala Bioso Chantal s’investit et propose des formations métiers tels que la coupe et couture, la transformation des plantes en perruque à l’aide des machines appropriées qu’elle s’est procuré en Chine, le restaurant, la coiffure et l’esthétique.

En outre, elle a fait savoir que sa structure organise des conférences débats pour leur offrir une tribune pour exprimer sur leurs difficultés qu’elles rencontrent dans la communauté afin d’y apporter des solutions idoines. « Elles participent également à des séances d’atelier de promotion de la santé sexuelle et reproductive pour ne pas être ignorantes », a-t-elle souligné.

A cet effet, Mme Kilala Bioso a fait savoir que ces rencontres sont souvent réalisées dans le cadre des journées internationales telles que celle consacrée aux sourds qui a pour objectif de mettre à leur disposition des outils favorisant la communication.

« Ces échanges permettent également de les impliquer dans des activités nationales qui se font avec la présence d’interprètes bénévoles qu’ils les prennent en charge par ses moyens », a-t-indiqué.

Malgré les textes, le gouvernement appelé à soutenir les structures à caractère social et humanitaire

« Nous travaillons dans la plupart de temps en bénévolat par manque des moyens financiers et techniques. Ainsi nous lançons un appel auprès des hommes de bonne volonté et surtout aux membres du gouvernement congolais de nous venir en aide pour concrétiser aussi la vision du Président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo qui prône le slogan : « le Peuple d’abord », a plaidé Mme Kilala Bioso.

« La constitution prévoit le droit à l’égalité pour tous y compris des personnes en situation d’handicap. Les droits à l’emploi, à l’éducation pour tous sont également garantis dans le préambule de la constitution. Le pays dispose de nombreux textes de lois qui traitent directement les problèmes des personnes en situation d’handicap, mais dans l’ensemble de textes ne garantit pas encore l’égalité des personnes handicapées devant la loi, la reconnaissance de leur responsabilité juridique et la jouissance de toutes les libertés individuelles et collectives », a-t-elle précisé.

En dépit de ces difficultés, la Fondation a décidé de surmonter les obstacles en réalisant des actions coup de poing dans leur communauté pour se faire entendre et démontrer qu’elles ont toute leur place dans la société.

Créer en 2017, la Fondation Kilala Bioso Chantal, encadre et forme plus au moins 100 jeunes filles démunies dont 55 jeunes filles sourdes et muettes par l’apprentissage des métiers pour assurer leur autonomisation financière. ACP/KKP

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