Kinshasa, 26 juin 2025 (ACP).- La reconnaissance des droits des veuves en République démocratique du Congo (RDC), a fait l’objet d’un plaidoyer jeudi, à Kinshasa, lors d’un entretien avec une défenseure des droits humains, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des veuves.
« Nous tenons à rappeler à chacun que les droits des veuves doivent être connus et respectés. La perte d’un conjoint est l’un des plus grands malheurs qui puisse frapper une femme, la rendant veuve et vulnérable », a déclaré Me Joséphine Mfulu Batonda, membre de l’Association des femmes acquises pour la défense des droits de l’homme. Et de renchérir : « Elles sont souvent chassées du toit conjugal par la belle-famille avec leurs enfants, contraintes de quitter leur domicile sans rien emporter. Sans moyens financiers ni connaissance des services de consultation gratuite, elles sont dans l’incapacité de faire valoir leurs droits ou ceux de leurs enfants ».
Me Joséphine Mfulu a fait savoir que de nombreuses veuves et leurs enfants, en tant qu’héritiers, vivent dans des conditions extrêmement précaires, soulignant que leurs droits ont été bafoués, les plongeant ainsi dans la pauvreté, la discrimination et diverses formes de violence. Cette défenseure des droits humains a indiqué qu’en RDC, certaines veuves sont contraintes d’épouser les frères de leurs défunts époux, toujours au nom de la coutume. En outre, elle a déploré le mariage forcé, étant donné qui’ il y a une loi interdisant cette pratique. « Le Code pénal congolais (Loi no 6/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le Décret du 30 janvier 1940 portant Code pénal congolais) prévoit des sanctions pour les personnes responsables de mariage forcé, à savoir un à 12 ans d’emprisonnement et une amende d’au moins 100 000 CDF », a-t-elle expliqué.
Face à cette réalité tragique, a-t-elle dit, il est important que les organisations, tant nationales qu’internationales, s’engagent activement à faire respecter les lois en faveur des droits des veuves. A rencheri Mme Mfulu Batonda. Et de conclure : « L’objectif de la Journée internationale des veuves est de concrétiser la défense de leurs droits, de plaider pour leur protection, leur autonomisation, ainsi que l’amélioration de leur situation économique et sociale, afin de répondre aux implications culturelles et sociales qui varient selon les régions et les traditions ». La Journée internationale des veuves a été instituée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2010. La résolution 65/189 de l’Assemblée générale des Nations Unies a désigné le 23 juin comme Journée internationale des veuves, afin d’attirer l’attention sur la marginalisation et les difficultés rencontrées par les veuves à travers le monde. Cette journée vise à promouvoir les droits et le bien-être des veuves, ainsi qu’à sensibiliser le public à leurs problèmes spécifiques. ACP/