Kinshasa, 03 juin 2025 (ACP).- L’adoption des pratiques d’hygiène rigoureuse a été recommandée aux femmes pour une bonne santé intime, par un médecin dans une entrevue mardi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
«Je sensibilise les femmes à prendre en compte leur hygiène intime, car beaucoup de femmes ne sont pas informées sur les bonnes pratiques d’hygiène intime. Raison pour laquelle elles souffrent de mycoses, de vaginoses ou d’infections urinaires à répétition. Le plus inquiétant, c’est que certaines infections chroniques peuvent conduire à l’infertilité ou à des complications pendant la grossesse», a déclaré le Dr Fabrice Bokambandja, médecin à « HJ hospital».
Le Dr Bokambandja a, en outre, fait savoir que de nombreuses femmes utilisent des produits agressifs sans savoir qu’ils perturbent l’équilibre naturel de la flore vaginale. Il faut revenir à des gestes simples, comme se laver à l’eau claire et porter du coton, a-t-il ajouté.
«Ces infections, fréquentes mais souvent négligées, peuvent avoir des conséquences graves sur la santé reproductive lorsqu’elles ne sont pas traitées à temps. L’initiative met l’accent sur l’hygiène intime, le choix des sous-vêtements et la nécessité de consulter un professionnel dès l’apparition de symptômes inhabituels», a-t-il indiqué.
«La propreté ne signifie pas utiliser des produits agressifs ou se laver plusieurs fois par jour. Il s’agit plutôt d’avoir des gestes simples, doux et réguliers, adaptés à l’intimité féminine», a-t-il expliqué, avant d’encourager les femmes à ne pas négliger les signaux de leur corps: pertes anormales, démangeaisons, douleurs ou odeurs inhabituelles doivent amener à consulter rapidement un gynécologue.
Il a insisté sur le rôle de l’information et du dialogue.
«Trop de femmes souffrent en silence. Il est temps de briser les tabous autour de la santé intime», a-t-il indiqué, avant de souligner que cette initiative vise à réduire les infections qui touchent chaque année des millions de femmes, souvent faute de prévention et d’accès à l’information.
Dans de nombreuses régions, la santé intime des femmes reste un sujet tabou. Par manque d’information, de moyens ou à cause de croyances culturelles, de nombreuses femmes adoptent des pratiques inadaptées qui favorisent l’apparition d’infections.
Les infections vaginales, urinaires ou sexuellement transmissibles touchent des millions de femmes chaque année, en particulier dans les zones où l’accès aux soins est limité. Pourtant, la plupart de ces infections sont évitables grâce à une hygiène intime appropriée et un accès régulier à des consultations médicales.
C’est dans ce contexte que les professionnels de santé multiplient les campagnes d’information, visant à éduquer les femmes sur les bons gestes à adopter, à lever les tabous autour de la santé intime et à faciliter l’accès à des soins de qualité. ACP/ODM