Kinshasa, 21 avril 2023 (ACP).- L’avortement clandestin a été condamné au cours d’une journée de sensibilisation organisée, dans la commune de Masina, en République démocratique du Congo (RDC), par l’ONG « Yali RDC », à travers le projet « Mwasi pe elenge bo boya yango ».
« Le projet ‘’Mwasi pe elenge, boboya yango’’ a pour but de combattre l’avortement clandestin, vulgarisation le protocole de Maputo, renforcer les capacités des autorités locales, ainsi que des femmes et des jeunes filles sur la santé sexuelle de la reproduction », a déclaré la coordonnatrice de Yali RDC, Nora Ipanga, lors de cette journée de sensibilisation marquant le lancement du projet.
En collaboration avec le conseil communal de la jeunesse de Masina, trois quartiers ont été ciblés pour mener la campagne de sensibilisation, dont ‘’Tshangu’’, ‘’Nzuzi wa Mbombo’’ et ‘’Pelende’’.
Des témoignages des filles ayant pratiqué l’avortement
Lors de cette journée de sensibilisation, des jeunes filles âgées des 14 et 15 ans ayant pratiqué l’avortement clandestin ont parlé de l’expérience vécue, en évoquant les complications et autres conséquences endurées.
« J’avais l’âge de 15 ans lorsque j’ai avorté clandestinement pourtant j’étais encore élève en 3ème année secondaire. J’ai décidé d’évacuer la grossesse pour éviter la colère de mes parents. Je vous assure cela a failli me coûter la vie », a témoigné une jeune fille vivant à Masina sous couvert de l’anonymat.
Le deuxième témoignage est celui d’une autre jeune fille qui était contrainte d’avorter pour éviter le scandale au niveau de la famille. « J’étais sous le toit conjugal de ma sœur aînée qui vivait également avec le jeune frère de mon beau-frère avec qui j’ai eu une relation amoureuse. Une fois enceinte, mon copain a fui la maison. Se sentant abandonné, j’ai recouru aux services d’une infirmière pour se faire avorter », a-t-elle raconté.
Elle a également fait savoir que les conséquences de l’acte posé sont bien réelles : « Cet avortement clandestin a touché mon utérus, je garde encore des séquelles jusqu’à aujourd’hui. En plus, ma possibilité de procréer est minime », a-t-elle ajouté.
Quant au président du conseil communal de la jeunesse de Masina, Matungulu Tshimbalanga, les parents doivent instaurer un dialogue permanent avec leurs filles sur la santé sexuelle et reproductive.
« Pour lutter contre les avortements clandestins, il faut une bonne éducation au niveau de nos familles. Il y a donc nécessité de promouvoir le dialogue familial », a-t-il conseillé.
Notons que l’étude sur ‘’The Performance Monitoring for Action (PMA)’’ 2020-2021, a révélé qu’environ 105 avortements pour 1.000 femmes âgées de 15 à 49 ans dans la ville de Kinshasa. ACP/ Kayu