Kinshasa : les contraintes financières présentées comme des défis dans l’émancipation des jeunes filles

Kinshasa, 18 avril 2025(ACP).- Les contraintes financières ont été présentées jeudi, comme des défis des ONG œuvrant dans l’émancipation et le développement personnel des jeunes filles à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), au cours d’un entretien. « Parmi les défis qui réduisent le nombre des structures œuvrant dans l’émancipation des jeunes filles à Kinshasa, il y a, entre autres : les contraintes financières auxquelles font face la plupart des ONG congolaises et la dépendance à l’égard des bailleurs de fonds pour la mise en œuvre des activités dont les thématiques leur attirent », a déclaré Fifi Falasi, coordinatrice de Programme au sein de l’ONG internationale « Hanns Seidel ».  « Les financements des bailleurs sont souvent lié à des objectifs et des lignes directrices qu’ils se sont fixés. Il arrive que ces priorités ne correspondent pas toujours aux attentes des ONG requérantes. Ce qui entraîne un faible intérêt pour la cause des jeunes filles », a-t-elle ajouté. Selon Mme Falasi, le nombre de structures dont l’objectif principal est l’accompagnement des jeunes filles pour leur émancipation reste relativement faible et peu d’organismes locaux travaillent sur fonds propres. « Malgré ces difficultés, il existe une dynamique intéressante parmi les jeunes filles et plusieurs organisations non gouvernementales qui œuvrent pour la promotion des droits des femmes et des jeunes filles en RDC, et particulièrement à Kinshasa. Certaines se sont lancées dans l’entrepreneuriat, d’autres dans l’encadrement de leurs pairs, et une minorité a même pris des initiatives politiques », a-t-elle indiqué, avant de souligner l’évolution de la jeune fille kinoise grâce à l’encadrement dont elle bénéficie de la part de plusieurs acteurs, y compris les ONG. « La jeune fille de Kinshasa a beaucoup évolué. On la voit sur les réseaux sociaux proposer des solutions innovantes, apporter des alternatives aux problèmes de la communauté, et prendre position face à diverses situations. Cela, grâce à l’encadrement dont elle bénéficie de la part de plusieurs acteurs, y compris les ONG », a-t-elle soutenu. « Si les actions menées en faveur des jeunes filles prennent mieux en compte leurs véritables besoins, et si les jeunes filles sont intégrées dans la chaîne de sensibilisation en amont et impliquées dans les activités de terrain, l’impact serait encore bien plus significatif », a-t-elle renchéri.

Le rôle des parents dans l’atteinte des résultats relevé

Par ailleurs, cette actrice sociale a relevé qu’un laisser-aller au sein des familles est parfois à la base des maigres résultats enregistrés par les jeunes filles. D’où, il est crucial que l’action menée par les ONG soit complétée et renforcée par les parents ou les tuteurs. « Les ONG devraient jouer le rôle d’agent de socialisation des jeunes filles, au même titre que les familles, les églises et l’école. Elles doivent offrir aux jeunes filles un cadre d’apprentissage et de performance. C’est en participant aux activités des ONG que les jeunes filles pourront acquérir des qualités essentielles telles que l’esprit d’équipe, l’empathie, la résilience, etc. », a-t-elle expliqué. Et d’ajouter : « au lieu de se concentrer uniquement sur un contenu purement théorique, les programmes proposés par les ONG devraient privilégier l’étude de cas, afin de mettre les apprenantes face à des situations nécessitant réflexion, innovation, engagement, résilience et détermination. Cela permettra de faire de ces jeunes filles des citoyennes accomplies ». Fifi Falasi a fait également savoir que les programmes éducatifs soutenus par les ONG contribuent à l’autonomisation des jeunes filles à Kinshasa aujourd’hui et aussi grâce à une panoplie de programmes visant l’autonomisation des jeunes filles. Parmi lesquels, elle a mentionné entre autres, les programmes de promotion de l’entrepreneuriat et de création de startups par les jeunes filles. Il y a également des programmes de mentorat qui permettent à ces jeunes filles de s’inspirer du parcours de femmes beaucoup plus expérimentées évoluant dans différents domaines. Cependant, elle a indiqué que la formation, l’apprentissage et l’insertion professionnelle restent les clés d’une autonomisation réussie des jeunes filles. Mme Falasi a relevé que grâce à ces différents programmes, un nombre important de jeunes filles commencent à se distinguer. « On voit des filles participer à des concours d’entrepreneuriat ou dans d’autres domaines et figurer parmi les lauréats. On retrouve également des jeunes filles dans l’artisanat et d’autres réalisant des exploits dans les secteurs des services (restauration, couture, esthétique, commerce, mannequinat, marketing, etc.) », a renchéri Fifi Falasi

Les obstacles qui entourent le travail de promotion des jeunes filles abordés

La coordinatrice de Programme au sein de l’ONG internationale Hanns Seidel a, en outre, abordé la question des obstacles qui entourent le travail promotionnel des jeunes filles congolaises. Selon Mme Falasi, la jeune fille elle-même fait partie de l’un des obstacles qui entourent le travail de sa promotion. « En effet, dans plusieurs programmes d’encadrement mis en place en faveur des jeunes filles, on constate beaucoup de cas d’abandon et de désertion. La jeune fille n’a pas encore suffisamment pris conscience de sa situation. Elle fait preuve de moins de résilience », a-t-elle constaté. D’une manière générale, certaines pesanteurs liées à l’épanouissement des femmes congolaises et les jeunes filles sont, notamment les pesanteurs culturelles, le contexte économique délicat, les stéréotypes, etc. ACP/

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