Kinshasa : les femmes appelées à se passer des stéréotypes pour une société égalitaire

Kinshasa: 18 juin 2025 (ACP).- Un appel à l’action et au dépassement des stéréotypes, en exerçant les métiers dits des hommes, a été lancé aux femmes de Kinshasa,  capitale de la République démocratique du Congo (RDC), pour une société égalitaire, dans un échange mercredi avec une motocycliste.

« Le travail exclusivement masculin n’existe pas. Il n’y a aucune raison de croiser les bras sans travailler. Mon message est simple : « les femmes ont autant des capacités que les hommes. Il faut sortir des schémas limitants. Être motocycliste n’est qu’un exemple qui prouve que rien n’est interdit à une femme quand elle croit en elle », a déclaré Dorcas Mushiya, motocycliste.

Selon Mme Mushiya, une femme devrait se distinguer, non seulement par sa passion, mais aussi par son engagement à encourager d’autres femmes à prendre leur place dans la société.

À travers son exemple, elle a montré que rien ne doit freiner l’ambition d’une femme quelles que soient les traditions ou les barrières sexistes et dévalorisantes.
« Malgré les propos sexistes et dévalorisants dont je suis régulièrement victimes venant de mes collègues hommes, je ne m’arrête pas car j’ai des ambitions qui sont plus fortes que ces limites. Je suis parmi les sinistrés logés au stade des Martyrs. Je fais ce travail de motocyclisme appelé communément  ‘’Wewa’’ pour subvenir à mes besoins. J’avais une maison bien équipée mais j’ai tout perdu sous la pluie alors que j’étais en train de travailler au centre-ville », a-t-elle dit.

Dorcas Mushiya exerce depuis 2016 le métier de mototaxi sur la ligne des avenues des Huileries vers le centre-ville de Kinshasa. Diplômée en sciences commerciales et mère de trois enfants, elle utilise sa plateforme pour encourager les jeunes filles à s’engager dans des métiers qu’elles sont capables d’exercer pour leur autonomisation. Passionnée de moto depuis son adolescence, Elle a appris à conduire de son père. Elle s’est fait un nom dans un univers presque exclusivement masculin. Bien qu’elle ait eu au départ à faire face aux moqueries et aux préjugés, elle a choisi de transformer sa passion en levier d’inspiration.

Rappelons que la majorité des conducteurs de motos à Kinshasa sont des hommes, de plus en plus de femmes sont visibles au guidon. Selon un article de Mémoire Online, les conducteurs de motos dans la plupart des cas étudiés étaient des hommes, mais il faut noter que cela concernait principalement des motos privées, et non des motos de transport en commun, comme c’est le cas à Kinshasa.

La culture congolaise peut influencer la participation des femmes à certaines activités, et il est possible que des facteurs sociaux et culturels contribuent à un nombre plus faible de femmes motocyclistes par rapport aux hommes.
L’augmentation de la présence des femmes dans les rues de Kinshasa, y compris en tant que conductrices de motos, est un signe de changements sociaux et de nouvelles opportunités pour les femmes.

ACP/C.L.

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