Kinshasa : les journalistes invités à vulgariser les droits spécifiques des femmes

Kinshasa, 5 juin 2025 (ACP).- Les journalistes ont été invités jeudi à vulgariser et à promouvoir les droits spécifiques des femmes, au cours d’une session de formation organisée par le Réseau des journalistes pour la promotion des droits des femmes (RJPF) à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC). « Vous avez un grand travail, celui de vulgariser et de promouvoir les droits spécifiques des femmes en vue de les faire connaître à la gent féminine, à tous les niveaux, pour qu’elles soient protégées», a déclaré Me Pacifique Nkunzi, expert de l’ONU/Femmes en RDC.

« La femme a des droits spécifiques dont le premier c’est le droit à l’élimination de la discrimination à leur égard. Il y a deux types de discrimination, directe et indirecte. Le deuxième droit, c’est le droit à la dignité. Toute femme a droit au respect de sa personne. Le troisième, c’est le droit à la vie, à l’intégrité et à la sécurité. Le quatrième, c’est le droit à l’élimination des pratiques néfastes. Le cinquième, c’est le droit de la femme lié au mariage et l’âge reconnu par la Loi est 18 ans. Tout mariage, pour être reconnu, doit être fait par écrit, doit être enregistré à l’état civil pour protéger la femme », a-t-il précisé.

Me Nkunzi a fait savoir que les femmes ont droit à la participation au processus politique et cela à tous les niveaux. Les femmes doivent, selon lui, savoir l’ampleur de leur participation même au niveau de la base car elles sont aptes à toucher et à changer des choses dans la société. Me Nkunzi, qui est également avocat au barreau de Kinshasa-Matete, a indiqué que les instruments nationaux qui protègent la femme sont la constitution, la loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI, la loi portant identification et enrôlement des électeurs en RDC, la décision relative aux mesures d’application de la loi portant identification et enrôlement des électeurs, etc.

« La constitution de la RDC est parmi les bonnes constitutions car elle renferme plusieurs articles qui protègent la femme, entre autres, les articles 14, 15, 16, etc.», a-t-il soutenu. Il a souligné le fait que « la femme a droit à l’accès à la justice, droit à la participation au processus politique, à la prise de décision, à la paix, à l’éducation et à la formation ». Il a signalé que le droit à la prise en charge médicale, psychologique et socio-culturelle, le droit au respect des intérêts de la veuve et le droit des femmes travailleuses font partie des droits spécifiques des femmes.

« La femme a des droits économiques et de protection sociale qui sont des droits en matière d’accès à l’emploi. Il faut savoir que la femme a droit à un niveau de vie suffisant, cela veut dire le droit en matière d’accès à la terre, au bien, à l’assainissement, à la sécurité, au logement, etc. elle a aussi droit au travail décent et à la sécurité sociale », a-t-il renchéri. « Les participants seront outillés afin d’approfondir leur compréhension sur les instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs aux droits des femmes, identifier les enjeux actuels liés aux droits des femmes en RDC, développer une posture journalistique éthique et féministe dans le traitement des sujets du Genre, vulgariser efficacement les droits des femmes à travers les médias », a dit Mme Marguerite Mbuku, coordonnatrice du RJPF.

Mme Mbuku a rappelé que cette formation s’inscrit dans la vision du RJPF de bâtir un journalisme engagé, capable de faire progresser la cause des femmes par une parole médiatique responsable, documentée et influente. « La vision du RJPF est d’avoir un mouvement de journalistes qui s’engagent pour informer de manière rigoureuse et professionnelle la population, sur les droits des femmes et violences dont elles sont victimes, pour engendrer auprès de la population une prise de conscience et donner l’envie d’agir pour un monde meilleur », a-t-elle martelé.

12 coordonnateurs provinciaux ont pris part à cette formation par le lien Facebook, notamment ceux du Tanganyika, du Maniema, du  Kongo Central, du Kasaï Central, du Haut-Uélé, du Sud-Ubangi, du Nord-Ubangi, du Bandundu, de la Tshopo, de l’Ituri et du Haut-Lomami, a-t-elle indiqué. Il sied de noter que cette formation avait comme thème « les droits spécifiques des femmes, comprendre, défendre et vulgariser ».

ACP/

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