Kinshasa, 28 novembre 2024 (ACP).- Une plainte contre un journaliste, également promoteur d’une chaîne de télévision, a été déposée, jeudi, au Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) à Kinshasa, pour des propos sexistes, tenus contre la Première ministre de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de source associative. « Aujourd’hui, la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (WILPF/RDC) ensemble avec d’autres structures, notamment Conafed, nous sommes venus pour déposer une plainte contre les propos sexistes tenus par le journaliste Israël Mutombo lors de son émission télévisée « Bosolo na Politik », il y a un mois contre la Première ministre de la RDC », a déclaré Lisette Mavungu, présidente de WILPF/ RDC. Et de poursuivre : « Mutombo Israël a déclaré (SUMINWA,… Nalobaki na bino Mwasi akoki kozala Premier Ministre te. Ba enjeux eza makasi qui signifie (une femme ne peut jamais être première ministre en RDC car les défis sont énormes) » et la suite se trouvant dans une vidéo devenue virale il y a de cela un mois. Ces propos sont non seulement offensants, diffamatoires et portant atteinte à l’honneur et à la dignité de la Première Ministre mais incitant également à la haine et à la division au sein de notre société ». Pour Mme Mavungu, les propos sexistes n’encouragent pas les efforts de promotion de la masculinité positive, un aspect crucial pour le développement harmonieux de notre société, dont le Président de la République, Chef de l’Etat, Félix -Antoine Tshisekedi est le champion africain. « L’accent mis sur la femme, c’est comme si la femme ne pourrait pas réussir à ce poste-là. Nous avons dit dans notre plainte que des propos pareils découragent la masculinité positive ». Elle a fait savoir que ses motivations consistent à respecter les droits humains qui sont des droits inhérents à la personne humaine que ça soit pour un homme ou une femme. « Nous sommes dans une période cruciale où nous commémorons les 16 jours d’activisme qui ont commencé le 25 novembre jusqu’au 10 décembre, qui est la journée internationale des droits de l’homme. D’où, nous avons pensé qu’on ne peut pas lier la fonction à la qualité de la femme. Être première ministre, c’est une grande responsabilité qui incombera autant à l’homme qu’à la femme », a-t-elle affirmé.Mme Mavungu a émis le vœu de voir le CSAC agir selon les normes légales.
Le CSAC promet d’examiner la plainte
Par ailleurs, Bruno Mbolison, vice-président, du CSAC, qui a réceptionné cette plainte, a fait savoir qu’il appartiendra au secrétariat d’instruction d’examiner cette plainte « Le CSAC a deux moyens d’être saisi soit par l’autosaisine à travers notre centre de Monitoring, soit par une plainte extérieure, là il s’agit d’une plainte extérieure qui arrive un mois après la production de l’émission. Il appartiendra au secrétariat d’instruction, qui est la structure juridique d’examiner la plainte et nous vous donnerons la suite », a-t-il noté. WILPF section RDC est une organisation nationale constituée selon le droit congolais ayant porté une vision internationale. Elle a son siège à Kinshasa et des points focaux au Haut-Katanga, Kongo-Central, Kwilu, Nord-Kivu et Sud-Kivu. Cette organisation féminine œuvre pour la promotion des droits des femmes et la participation politique des femmes, selon les responsables. ACP/