Kinshasa, 27 décembre 2023 (ACP).– Une structure locale a dénoncé les actes d’intolérance politique à l’égard des femmes congolaises, lors d’une conférence de presse organisée mardi à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC).
« Nous dénonçons cet acte qui nous rend indigne, raison pour laquelle cela nous pousse à faire cette dénonciation », a déclaré, la sœur Gertrude Makiese, directrice du Centre diocésain justice et Paix (CDJP). « Le fait de voir nos mamans et grand-mères nues, est insupportable. Car, un pays qui se respecte, n’arrivera pas à de tels actes. Ces images qui circulent dans les réseaux sociaux à travers le monde, sont humiliantes, malgré leurs fautes commises ou pas. Reconnaissons que la loi existe, on ne peut pas l’admettre, la loi ne demande pas qu’on déshabille une personne ». Gertrude Makiese a, cette occasion, invité le ministre de la Défense nationale et de l’Intérieur à mener des enquêtes, afin de traduire ces inciviques devant la justice.
Elle a indiqué qu’il y a un collectif d’avocats qui devrait déposer une plainte pour mettre fin à cette situation. « Nous ne devons pas assigner au ministre de la Défense ses responsabilités. Si les auteurs de ces actes sont punis sévèrement, cela servira d’exemples pour les autres et ils auront peur de continuer leurs barbaries », a-t-elle expliqué.
« Si la femme était à la tête de ce pays, les choses se passeraient autrement, car les instruments internationaux offrent l’opportunité de connaître nos droits en commençant par la Déclaration universelle de droit de l’homme », a fait remarquer Mme Gistavine Mboyo, membre du comité diocésain « justice et paix ».
Elle a souligné que le corps de la femme et la jeune fille est sacré et doit être respecté, de la même manière que l’homme, car les autres instruments internationaux et nationaux nous donnent le droit au vote et d’agir étant une personne à part entière, au droit égal que l’homme.
« Il y a eu des élections, les femmes se sont battues pour se retrouver sur la liste, d’autres ne sont retrouvées que pour décorer la liste. Les partis politiques ne paient pas de caution, d’autres femmes sont descendues sur terrain et n’ont pas fait grand-chose faute des moyens, cette situation est déplorable », a-t-elle dit.
« Nous demandons au gouvernement de prendre cette charge de sécuriser les voix de ces femmes qui sont descendues sur terrain. Le ministre de l’Intérieur sait ce qu’il doit faire, il y a des gens qui ont perdu de vie, des maisons incendiées, actes commandités par les candidats malintentionnés et personne ne les inquiète. Nous sommes dans un pays où tout le monde fait la loi sans pour autant être inquiété et nous demandons l’implication d’urgence du service de sécurité », a-t- elle fait savoir.
Cette activité, signale-t-on, a été organisée suite aux vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux depuis le 22 décembre, dans l’espace Grand Kasaï, montrant les actes de barbarie et de maltraitance dont sont victimes certaines femmes.
ACP/