Kinshasa : victimes des violences, des orphelines contraintes  de vivre dans les foyers sociaux

Kinshasa, 21 septembre 2023 (ACP).- Plusieurs orphelines de Kinshasa en  République démocratique du Congo (RDC), victimes des violences sexuelles  basées sur le genre (VSBG) sont contraintes de vivre dans les foyers sociaux, a appris, mercredi, l’ACP  lors d’une journée de réflexion organisée à leur intention.

«  Cette situation des violences sexuelles basées sur le genre  que subissent plusieurs jeunes orphelins plus particulièrement les filles de la part de leurs tuteurs, après la disparition de leurs parents, les contraint à vivre dans des foyers sociaux ou d’accueil », a  affirmé le point focal de l’Association pour le développement social et la sauvegarde de l’environnement (ADSSE) qui s’occupe de ces victimes, Fania Mutina Mpwene. Et d’ajouter : « Ces filles sans défense, à la recherche d’une intégration sociale et par peur d’être chassées de la maison, ont du mal à dénoncer tous ces abus et souffrent en  silence ». Tel est le cas de Carine (nom d’emprunt), 39 ans révolus qui a connu un calvaire de la part de son tuteur après avoir perdu, dès le bas âge, son père et sa mère suite à un accident de circulation.

« Etant enfant unique et sans famille, il a été décidé lors des funérailles de mes parents que je sois placée dans une famille d’accueil, a-t-elle ajouté. Mme Carine  a fait savoir qu’elle devait se déplacer avec ses parents adoptifs pour une mutation dans la province de l’Equateur, précisément à Mbandaka, alors qu’elle n’avait que 11 ans, en 1994. « Quelque temps après, j’ai été obligée de fuir la maison à l’âge de 17 ans avec la complicité de ma mère adoptive parce que son mari, mon père adoptif, me harcelait sexuellement », a raconté Mme Carine. « Pour me mettre à l’abri, je me suis retrouvée dans un mariage en suivant le conseil de ma mère adoptive qui m’avait convaincu de me marier pour assurer mon avenir parce que je n’avais personne pour me soutenir. J’ai compris, par la suite, qu’elle m’avait juste vendu pour percevoir la dot. Encore mineure, j’avais accepté par peur et peu de temps après, mon mari a trouvé la mort par noyade alors que j’étais déjà enceinte » a-t-elle dit. Elle a fait remarquer qu’elle a été obligée de se faire aider par les personnes de bonne volonté pour avoir un billet d’avion et de regagner Kinshasa afin de refaire sa vie. L’histoire de Carine n’est pas l’unique cas étant donné que beaucoup d’autres orphelines ont subi la même situation de la part des personnes censées les protéger.

Besoin d’un accompagnement

L’association ADSSE, a affirmé Fania Mutina Mbwene travaille conjointement avec un comité des pères éducateurs qui portent à leur connaissance des cas des violences basées sur le genre commis au sein de la communauté. « Nous entrons ainsi en contact direct avec la survivante pour en savoir plus. Nous procédons par une séance d’écoute qui se déroule en toute discrétion avec la victime dans notre bureau ou soit chez elle à la maison », a-t-elle expliqué avant d’ajouter son organisation collabore aussi avec la ligue de la zone Afrique pour la défense des droits des élèves et des que enfants (LIZADEEL) sur le plan psychologique pour le suivi des survivantes.

« Au niveau de notre service VBG, ADSSE peut garantir la sécurité de la survivante en assurant son déplacement si l’endroit où la violence a été commise devient hostile pour elle ». « Question de la mettre à l’abri de toute stigmatisation et loin de son bourreau », a indiqué le point focal.

ACP/

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