Kinshasa, 07 juin 2025 (ACP).- La difficulté d’accès dans les transports en commun pour les personnes vivant avec handicap (PVH) a été décriée, lors d’une ronde effectuée samedi, à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
«Pour nous, personnes vivant avec handicap physique, l’accès au bord d’un transport en commun est tout un calvaire parce que la majorité des receveurs exigent le paiement avant d’avoir accès au bord du bus et certains, en nous voyant, bloquent les portières pour nous y interdire l’accès. Nous sommes tellement négligés par nos frères congolais et ça nous blesse», a déclaré Platini Daniel Mbulu, personne vivant avec un handicap.
«Il nous arrive de rencontrer des chauffeurs et des passagers bienveillants qui nous facilitent l’accès malgré le refus des receveurs», a-t-il ajouté.
Pour le respect de cette catégorie sociale, M. Mbulu a exhorté les autorités congolaises à mettre des agents dans des arrêts de bus pour leur faciliter la tâche et les aider à faire valoir leurs droits.
De son côté, Carlin Mbala, un passager trouvé dans un arrêt de bus à Kinshasa, a déploré la discrimination dont sont victimes les PVH de la part des conducteurs des transports en commun et des receveurs.
« Nos frères en situation d’handicap subissent tant de discrimination et d’insultes de la part des conducteurs des taxi bus. Pour nous qui sommes valides, c’est vraiment un casse-tête d’accéder dans un bus et de se déplacer à Kinshasa, surtout avec des embouteillages qui nous obligent de fois à faire des kilomètres à pied. Ceci est un véritable calvaire pour les personnes à mobilité réduite », a-t-il expliqué, tout en invitant les autorités à mettre à la disposition des personnes en situation d’handicap des bus qui leur permettront l’accès facile.
La prise en charge des PVH préconisée
Pour sa part, Hassan Mubiaza, chauffeur des transports en commun a appelé les autorités à prendre en charge les PVH dans le secteur de transport.
« Nos autorités doivent impérativement prendre le cas des handicapés physiques au sérieux en commençant par les identifier et les enregistrer personnellement pour une bonne prise en charge, notamment dans le secteur de transport », a-t-il indiqué.
« Ces handicapés ont l’accès facile avec le Transco qui les priorise. Je suggère que nos autorités mettent en place d’autres moyens de transports similaires pour arrêter ces fléaux, tout en améliorant les infrastructures pour réduire les embouteillages au quotidien. Et aussi mettre en place des agents de transports pour le maintien de l’ordre vis à vis de ces personnes », a-t-il martelé.
Par ailleurs, il a conseillé à la population de faire preuve d’un minimum de courtoisie envers les PVH.
En RDC, plus de 10% de la population vit avec un handicap, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les services publics, comme les transports en commun, restent difficilement accessibles malgré les droits reconnus par des Lois ou conventions internationales comme la Convention relative aux droits des personnes handicapées. ACP/UKB