(Directeur général de l’Académie des beaux-arts)
Kinshasa, 1er août 2024 (ACP).- La femme africaine a été présentée mercredi à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), comme une artiste de naissance, selon le directeur général de l’Académie des beaux-arts, lors du forum « Wana wake wa Africa », à l’occasion de la Journée internationale de la femme africaine. « En Afrique et en RDC, les femmes et les filles ont toujours pratiqué de l’art, même avant leur intégration à l’Académie des beaux-arts (ABA). Dans notre culture, la femme a toujours été artiste. Elle est née artiste. Nos mamans se sont toujours occupées de tissage, de textile, de décoration et peinture dans des cases », a déclaré Henry Kalama, directeur général de l’Académie de beaux-arts. « L’Académie des beaux-arts de Kinshasa qui est la plus vieille école d’art en RDC et en Afrique centrale, car elle a été créée en 1943, et compte actuellement 40% de la population estudiantine composée des femmes. Elle a formé plus de 80% d’artistes congolais en plastiques et graphistes de renommée internationale. C’est vers les années 1970 que les premières filles ont intégré l’université dans les départements comme publicité et les arts déclaratifs, tels que la décoration intérieure qui est maintenant architecture intérieure. Aujourd’hui, on peut dire que les arts plastiques en RDC sont occupés aussi bien par les femmes que pour les hommes par rapport aux années précédentes », a-t-il ajouté. Il a, par ailleurs, rappelé que les arts de scène en RDC a un pouvoir mobilisateur en faveur des différents coins social, religieux, politique, etc., car elle participe au divertissement.
« Au-delà de l’aspect diversité, les activités culturelles ont d’abord une valeur sociale, car l’art participe à la promotion et à la création d’une pensée nationale », a souligné le DG de l’ABA. Mme Jeannette Mondele, secrétaire générale « Wana wake wa Africa », structure organisatrice a, pour sa part, expliqué la raison de ce forum visant à promouvoir les femmes de l’art. « Etant femmes, nous avons décidé, après un moment, de nous exprimer sur la culture et les arts et de parler des compétences des femmes, pourquoi pas parler de celles qui ont relevé des potentialités dans ce domaine. C’est pourquoi, nous avons réalisé ce forum pour promouvoir l’effort et les compétences des femmes de l’art », a-t-elle indiqué.
Le domaine de l’architecture, une astuce importantes pour les femmes
De son côté, Mme Caroline Mpindi, présidente de l’asbl « Mille et espoir » a, par ailleurs, évoqué l’architecture comme astuce importante pour les femmes en RDC. « On reconnait un pays par son architecture et souvent les gens ne comprennent pas le rôle d’un architecte qui est une astuce importante pour les femmes. Elle planifie comme en construisant, la femme se construit elle-même », a-t-elle dit. « Nous avons un problème de définir l’architecture africaine, c’est-à-dire on doit se baser sur des constructions comme en Chine ou à l’étranger, car l’architecture doit garder l’histoire d’un peuple ou d’une culture », a-t-elle enchéri, avant de préciser qu’en RDC, ce secteur a été défini au masculin et il faudrait donner à la femme architecte la chance à la promotion, car la femme, dès la création, a une portion d’esprit de création, a-t-elle conclu. ACP/