La participation collective à l’émancipation de la femme préconisée pour l’avenir de l’humanité

Kinshasa, 10 juin 2025 (ACP).- La participation de tous à l’émancipation de la femme a été préconisée, mardi, pour l’avenir de l’humanité, lors de la deuxième journée des travaux du colloque international tenu à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC).

« Cette vision de la femme est une œuvre merveilleuse qui est confiée à tous les peuples de Dieu. L’émancipation de la femme est donc une œuvre à laquelle tout le monde doit participer, car sa réalisation dépend de l’avenir de l’humanité », a déclaré François Pantaleon Kajingulu, professeur à l’Université de Kinshasa. « La femme doit être libre et responsable et ne peut ni ignorer ni oublier son africanité. Dans une belle église, la féminité africaine doit être traversée par la race divine pour qu’elle soit purifiée et transfigurée dans toutes ses dimensions vitales ». 

Le prof Kajingulu a, en outre, parlé de la vision de la femme dans la pensée du cardinal Joseph Albert Malula. « Dans les écrits du cardinal Malula, la vision qu’il avait de la femme apparaît dans plusieurs circonstances. En s’adressant à la jeunesse, aux familles et aux personnes engagées dans la vie religieuse, l’archevêque de Kinshasa s’essaie de souligner que la femme doit être, à la fois pleinement africaine et totalement chrétienne », a-t-il fait savoir, avant de souligner que pour le cardinal Malula, toute femme est avant tout une personne humaine.

Elle accepte les caractéristiques du sexe féminin, mais elle est une personne humaine. « L’exécution juridique du mouvement des Mamans catholiques que venait de lancer, le cardinal Malula avait le désir et l’aspiration profonde de voir la femme zaïroise accéder, enfin et réellement, à la stature d’homme libre et responsable. Dans son combat et sa réflexion sur la femme, il a mis en exergue sa foi chrétienne et ses convictions sur l’africanité », a affirmé le Pr. Kajingulu.

La culture africaine : socle fondamental de l’humain féminin

Pour sa part, Mme Ingrid Mulamba, professeur associée au département de sociologie à l’université de Kinshasa, a fait savoir que la culture africaine est comme le socle fondamental de l’humain féminin selon une correspondance du cardinal Malula adressée à ses religieuses pendant son exil à Rome. Selon Mme Mulamba, l’humain est vu à la fois comme masculin et féminin. La femme a une particularité ontologique.

Elle a ajouté que pour le cardinal Malula cet être a droit à une éducation, une instruction élevée et solide pour devenir un être humain à part entière. « Dans la pensée de Malula, une réalité divine permet à la dignité humaine et africaine de s’extérioriser par la procréation, qui est à la fois biologique et spirituelle. Donc, l’avenir de l’humanité passe par cette double procréation », a-t-elle martelé, tout en précisant que des stéréotypes culturels se limitent à certains aspects de l’être féminin africain, notamment la culture africaine, qui reconnaît même au bas âge d’un être la valeur particulière du féminin. 

« La fille et la femme adulte sont toutes nommées facilement « maman » par respect et pour souligner la dignité de l’humain féminin. Cela montre à quel point que les Africains tiennent au rôle particulier de la femme dans les sociétés », a conclu Mme Mulamba.

Notons par ailleurs que les travaux du colloque international se poursuivront jusqu’au jeudi 13 juin 2025 à Kinshasa. Ce colloque a, pour thème principal, « les femmes dans la société et dans l’église à Kinshasa, 36 ans après Malula savoirs d’hier, pratiques d’aujourd’hui et regards de demain ». ACP/

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