La population congolaise appelée à s’informer sur les violences obstétricales et gynécologiques

Kinshasa, 26 septembre 2023(ACP).- La population congolaise a été appelée mardi à Kinshasa en République démocratique du Congo, à s’informer sur la question liée aux ‘’Violences obstétricales et gynécologiques  (VOG)’’, a affirmé une activiste des droits humains au cours d’une enquête réalisée par des journalistes de l’ACP.

« L’importance immédiate d’informer la population congolaise en général et  des femmes en particulier sur la question en rapport avec les violences obstétricales et gynécologiques (VOG) que subissent ces dernières lors d’un accouchement ou d’une consultation gynécologique, est une nécessité, car, elle lui permettra de savoir comment se défendre devant ces fléaux», a  fait savoir cette activiste, Caroline Pindi Norah.

Et d’ajouter : « à travers de formation, les femmes apprendront à connaître leurs droits, s’informer et aussi savoir que des attouchements, un mauvais traitement, des paroles déplacées lors d’un accouchement constituent un délit ».

Egalement présidente en exercice de l’Association des femmes architectes du Congo (AFARC) et de l’Asbl «  Mille et un espoir », Mme Pindi Norah a fait savoir qu’en organisant cette matinée de formation sur les violences obstétricales, le travail qui incombe aux  ONGs, est le relais entre le gouvernement et la population.

«Nous Ongs, aidons  le gouvernement à vulgariser des lois et le gouvernement lui à son tour doit leur prêter main forte pour que ces lois soient appliquées afin de protéger les victimes », a-t-elle poursuivi.

Elle a, à cet effet, salué l’initiative du Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi à travers le projet sur ‘’la gratuité  de la maternité’’, avant de souligner l’importance d’éduquer les femmes, hommes et  les couples sur la vie sexuelle, tout en renforçant les programmes sur la planification, et surtout la communication entre le couple et le corps médical.

Par ailleurs, Mme Pindi a promis de défendre les femmes en parlant de leurs problèmes et en trouvant des solutions, une fois dans l’hémicycle où sont votées les lois. «  Je suis candidate à la députation nationale pour la circonscription de Mont-Amba. J’ai un agenda pour aussi bien pour  les femmes et les hommes. Je promets de me battre pour établir l’équilibre dans l’égalité de sexes », a-t-elle conclu.

Les femmes enceintes invitées à dénoncer les violences obstétricales pendant l’accouchement

Par ailleurs, le Dr. Aimé François Tshikalu, médecin traitant à la maternité de Kintambo, a invité les femmes enceintes à dénoncer toutes formes des violences obstétricales qu’elles subissent en vue de garantir leur sécurité pendant l’accouchement.

« Nous invitons les femmes enceintes à dénoncer les violences obstétricales qui constituent un ensemble de comportements, d’actes, de paroles ou certaines omissions que les professionnels de la santé commettent sur elles, ne tenant pas compte de certaines réglementations et droits de ces dernières », a-t-il déclaré.

Et de poursuivre : « 30% des femmes seulement parviennent à dénoncer ces pratiques indécentes notamment les intellectuelles, les juristes, les médecins, les ingénieures etc. Toutefois, c’est dans nos us et coutumes que les femmes n’aiment pas prendre parole, n’osent pas livrer les auteurs de ces violences par ignorance de leurs droits ».

Cependant, il a conseillé aux femmes enceintes de poser le maximum des questions au cours des consultations prénatales (CPN). « Les femmes enceintes doivent poser des questions pendant les CPN; ceci étant un dialogue entre elles et les personnels de santé. Ils sont habilités à donner des informations importantes et nécessaires pendant qu’elles s’expriment afin de leur éviter toutes complications au cours de la période de grossesse », a-t-il expliqué.

Et d’ajouter : « Par rapport à notre pays la RDC, la plupart des femmes ont peur de dénoncer ces barbaries; ce qui nous met dans une posture difficile en ce qui concerne le traitement de ces situations. Exemple, quand il faut faire une épisiotomie à une femme sans lui dire ce que cela demande exactement quand elle vient accoucher, il est possible qu’en salle de travail que celle-ci sorte des matières fécales en présence de personnels de la santé, il y a même certaines qui vomissent. Ceux-ci posent un problème car, les femmes ne connaissent pas leur droit, elles ne dénoncent pas, alors on a du mal à faire de statistiques ». 

Selon Dr. Tshikalu, l`impact de ce problème est d’abord psychologique ensuite physique. « La femme qui subit des violences obstétricales, du côté psychologique, elle se sent diminuer, rejeter, frustrer, et du côté physique, il y a même celles qui sont giflées par des personnels de santé. Ils leur giflent soit disant pour les motiver à pousser, afin d’éviter que l’enfant inhale le liquide amniotique. Cela génère des effets négatifs chez certaines femmes », a-t-il martelé.

Il a, à la même occasion, interpellé ses pairs sur ce sujet afin qu’ils prennent conscience et traitent mieux les patientes. « Il faut que les personnels de santé expérimentés, les professionnels comme nous, ainsi qu’à ceux qui exercent le métier de sages-femmes cherchent à bien expliquer toutes les notions liées à la grossesse aux femmes enceintes pour leur éviter les violences obstétricales qu’elles subissent lors de l’accouchement. Nous avons prêté serment pour assister nos malades, pour les servir et les mettre au centre de notre travail, les aimer comme nous nous aimons nous même, comme les membres de notre propre famille », a-t-il conclu.

ACP/Kayu

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