La recrudescence des violences conjugales décriée au Sud-Kivu

Bukavu, 03 octobre 2024 (ACP).-La recrudescence des violences conjugales au Sud-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, a été décriée dans un rapport de l’Association des femmes des médias (Afem) publié jeudi à Bukavu, chef-lieu de province.

« Entre 2022 et 2024, au moins 10 féminicides (homicides contre les femmes) ont été répertoriés et plusieurs violences conjugales enregistrées dans la province du Sud-Kivu », a-t-on lu dans le rapport signé par Nelly Adidja, chargée de programmeà l’Afem.

Selon la source, le territoire de Mwenga est le plus touché avec cinq cas, suivi de Kalehe (deux cas), Bukavu (deux cas) et Kabare (un cas). Ces données ont été collectées grâce au système « Femme au Fone », un outil de signalement des violences, qui témoignent d’une situation préoccupante et d’une impunité persistante.

« Pour le seul trimestre de juillet à septembre 2024, ce sont près de 97 cas de violences, toutes formes confondues, qui ont été enregistrés. Ces chiffres révèlent l’ampleur du phénomène et l’urgence d’agir », a-t-elle révélé.

Face à ce constat alarmant, l’AFEM condamne fermement ces actes de barbarie et déplore le fait que ces crimes continuent d’être commis malgré l’existence d’une loi réprimant les violences basées sur le genre et d’une stratégie nationale de lutte contre ces violences.

Des recommandations pour enrayer le fléau

Pour lutter contre les violences basées sur le genre (VBG), l’AFEM a formulé plusieurs recommandations, notamment, aux familles des victimes de signaler immédiatement tout cas de violence aux organisations de défense des droits des femmes.

« Aux autorités, nous leur avons préconisé de mettre en place des mécanismes de protection efficaces pour les victimes, les acteurs de la société civile et les défenseurs des droits humains ainsi que de renforcer la répression des auteurs de violences », a indiqué la source.

Aux organisations de la société civile, L’Afem leur invité d’intensifier les campagnes de sensibilisation et de prévention, en ciblant notamment les hommes et les communautés, avant d’appeler l’ensemble de la société à se mobiliser pour mettre fin à ce cycle de violence.

Les médias, les leaders d’opinion, les autorités traditionnelles et religieuses ont un rôle crucial à jouer dans la sensibilisation et la prévention de tout acte de violences faites aux femmes. ACP/

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