Kinshasa, 04 mai 2022 (ACP).- La présidente de l’Asbl « Action pour la lutte contre les violences faites à l’homme par la femme (ALVHF)» dans la commune de Ndjili, Georgine Gakumbi Manango, s’est déclarée mercredi au cours d’un échange avec les médias au siège de cette structure, favorable à une sensibilisation concertée des violences sur le genre.
Pour Mme Gakumbi, la question liée à la violence n’est pas essentiellement un apanage exclusif de la femme, car, l’homme également en est victime de par ce qu’il subit de la part de la femme.
«La vie a toujours besoin de l’équilibre et quand c’est le contraire, il y a disfonctionnement. Le monde prône plus les violences que subissent les femmes, sans également mettre en exergue celles dont sont victimes les hommes. A notre avis, c’est une injustice que le monde devrait réparer afin de rétablir l’équilibre social. Une façon efficace de combattre les violences c’est de les reconnaitre, d’en parler et d’apporter des thérapies efficaces, capables de les éradiquer dans notre société que nous voulons conciliante et civilisée», a-t-elle soutenu.
Consciente des dégâts que causent tous les clichés négatifs à l’endroit des femmes, Mme Gakumbi, à travers son association, s’est confiée la charge et la mission de faire obstacle à tous les auteurs et acteurs de ces antivaleurs à les dénoncer à grand cri.
« Étant donné que la violence faite à l’homme par la femme et vice-versa, est une réalité, la responsabilité de chacun des partenaires est totalement engagés afin de rechercher l’harmonie, le respect mutuel, le dialogue et la paix familiale pour un équilibre social en RDC et en Afrique. Ainsi, l’ALVHF a décidé d’étendre sa lutte contre toute forme de violences basées sur le genre », a-elle insistée, avant de reconnaitre que le chemin est encore long et que son champ d’action s’inscrit dans le cadre du nouveau narratif, qui devrait contribuer à la diminution sensible des violences.
Une conférence débat sur les violences basées sur le genre à l’UPC
Par ailleurs, l’Asbl (ALVHF), en partenariat avec le département de master en transformation sociale (MTS) de la faculté de théologie de l’Université protestante au Congo (UPC), ont organisé jeudi dernier, une conférence débat sur les violences basées sur le genre, dans la salle Monseigneur Marinhi Bodo de la cathédrale du Centenaire de l’Eglise du Christ au Congo (ECC).
Autour de la grise intellectuelle et plusieurs institutions œuvrant dans le secteur du genre, les participants ont été édifiés sur trois thématiques exposées par des éminents chercheurs. Cette rencontre s’est inscrite dans le cadre des activités de sensibilisation sur les violences faites à l’homme par la femme pour un environnement transformé et réparé, d’après les initiateurs.
Les interventions sur la problématique des violences
Intervenant en premier, la professeure Bayedila Tshimungu de l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (IFASIC), qui s’est penchée sur les « Violences faites à la femme, un frein pour le développement », a fait savoir qu’aujourd’hui, cette question est un véritable fléau qui nécessite l’implication de la société tout en entière.
Pour elle, l’homme devrait désormais considérer la femme comme une partenaire égale de développement, la femme elle-même se montrant très entreprenante dans ce processus d’une nouvelle perspective mondiale.
De son côté, le professeur Sylvain Shomba Kinyamba de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) a, dans son exposé, démontré les violences faites à l’homme par la femme et ses impacts sociaux en RDC. Après avoir énuméré certaines violences faites à l’homme par la femme notamment, la dot, la liberté limitée, la dépression mentale. Il a fait savoir que ces méfaits devraient être mis en évidence pour que la femme et l’homme en prennent conscience et s’engagent à faire un effort de censurer ce qui ne conviendrait pas de faire contre autrui.
Pour sa part, la professeure Liz Vibila Vuadi, cheffe du département de transformation sociale de l’UPC, s’est penchée sur « la promotion du genre, un atout pour la transformation sociale ». Elle a soutenu que seule la bonne promotion du genre peut prôner la cohabitation pour une société non-violente. D’où, il faut privilégier la paix, le pardon et l’amour afin d’éviter de lutter contre la violence par une contre-violence, a conseillé le professeur Monger Meme Dingadie, complétant Mme Liz Vibila.
La présidente de « ALVHF » a promi d’étendre cette campagne de sensibilisation des violences faites à l’homme par la femme à d’autres universités du pays dans les jours qui viennent.
ACP/Kayu/OB/KJI/GGK/KMT