Le gouvernement congolais appelé à imposer des sanctions fermes contre des propos sexistes

Kinshasa, 18 avril 2025 (ACP).- Le gouvernement congolais a été appelé vendredi, à imposer des sanctions fermes contre les propos sexistes, lors d’une matinée d’information intitulée: «Casser les chaînes du sexisme envers les femmes», organisée à Ngaliema dans l’ouest de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.

«Le gouvernement doit faire un effort. J’en appelle encore avec insistance, le temps est venu d’imposer des sanctions claires et fermes contre tous propos et comportements sexistes dans les milieux scolaire, professionnel et médiatique», a déclaré Christian Bosembe, président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et communication (CSAC).  

«Les attouchements, le harcèlement sexuel, les promotions ‘’lit canapé’’, doivent être sanctionnés avec la même rigueur que les agressions sexuelles elles-mêmes. Je ne peux pas comprendre que ma fille rentre à la maison en pleurant parce qu’un monsieur lui a dit : si tu ne t’abaisses pas, je ne te lèverai pas. Il faudrait que les femmes arrêtent d’avoir honte. Ceux qui devraient avoir honte, ce sont les hommes qui usent de leur pouvoir pour abuser de vous», a-t-il ajouté

Pour M Bosembe, les femmes doivent bannir la peur face aux propos et comportement sexistes en les dénonçant.

«La peur doit changer de camp, Il faut dire à la femme : ‘’un homme qui te demande ton corps pour le sexe, il faut le dénoncer. Et ce n’est pas à toi d’avoir peur’’. Et il faut bannir cette société injuste avec un regard hypocrite. Nous laissons les criminels libres et nous allons regarder la femme comme pour dire c’est de sa faute », a-t-il renchéri.

Rôle des médias dans la lutte contre les violences sexistes

Selon le président du CSAC, les médias ont un rôle important à jouer dans la lutte contre les violences sexistes et les stéréotypes qui constituent un frein dans le développement de la femme.

«Les médias ont un rôle central dans la construction des imaginaires collectifs. Ils doivent cesser de banaliser les propos sexistes et s’engager activement dans la promotion de l’égalité. À travers leurs contenus, ils peuvent déconstruire les stéréotypes et valoriser les figures féminines inspirantes», a-t-il expliqué.

Il a fait appel aux responsables des médias à veiller à faire respecter l’éthique et déontologie du journalisme dans toutes les productions.

«Les régulateurs quant à eux doivent veiller à ce que les médias respectent les normes éthiques, en sanctionnant fermement les dérives sexistes et la diffusion de fausses informations. Ensemble, ils peuvent faire des plateformes numériques et médiatiques des espaces d’équité», a-t-il évoqué.

«Il faut bannir sans délai les discours, les comportements, les attitudes qui chosifient les femmes et qui réduisent les femmes à leur rôle inférieur. Moi personnellement, ce qui m’attriste profondément et qui m’écœure en tant que garant de l’éthique médiatique, c’est d’entendre en pleine diffusion de plateau, en pleine diffusion sur les réseaux-sociaux, des expressions sexistes qui continuent quand même à être véhiculées par des journalistes. C’est une chose qui devait, en principe, nous inquiéter tous», a-t-il conclu.

Organisée par le réseau des journalistes pour la promotion des droits de la femme, cette matinée avait pour but la reconnaissance des droits de la femme, donner la possibilité aux femmes de s’exprimer librement en faisant ressortir ce qu’elles ont de meilleur, lutter contre les inégalités.

ACP/C.L. 

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