Kinshasa, 1er août 2024 (ACP).- Le rôle joué par la femme congolaise dans la mode vestimentaire a été évoqué mercredi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), dans un forum organisé à l’occasion de la Journée internationale de la femme africaine (Jifa), célébrée le 31 juillet de chaque année. «Depuis toujours, la femme congolaise a joué un rôle dans la mode vestimentaire. Sur le plan traditionnel, elle a participé au tissage de raphia pour faire des tissus », a déclaré Lydie Nsambayi Ntumba, styliste-modéliste. « En ce temps moderne, certaines femmes congolaises se sont distinguées également dans la mode. Il s’agit notamment de Milly mode, une femme vertueuse avec une technique de couture hors pair. A cela s’ajoute d’autres femmes qui ont apporté, chacune, une touche particulière dans l’évolution de cette mode dans le pays », a-t-elle ajouté, avant de déplorer le fait que la RDC n’a rien fait en faveur de toutes ces femmes pionnières de la mode et de louer certains actes politiques imposés sous le Président Mobutu, ayant boosté le secteur de la mode.
« Il était question de consommer congolais, et cela avait fait toute la différence. C’est comme ça que certains styles ont été créés, notamment le port de double pagne qui a marqué l’histoire de notre mode», a affirmé Mme Nsambayi. Elle a, par ailleurs, reconnu que la population n’a pas donné à la mode la place qui lui revenait puisque le souci venait du fait que la formation disait déjà tout. Il était appelé au métier de la mode que les jeunes filles moins intelligentes (un cliché). « Les parents envoyaient aux études de la mode uniquement des enfants qu’ils jugeaient moins intelligents. Cela a, quelque part, saboté le secteur de la mode, parce que pour nous qui enseignons au niveau supérieur, voire au secondaire, on avait des étudiants, des élèves qui n’avaient pas nécessairement le minimum requis. C’était un mauvais départ pour la mode congolaise», a affirmé cette enseignante à l’Institut supérieur des arts et métiers (Issam). Elle a fait savoir qu’il aurait fallu à ce que certains parents puissent envoyer leurs filles à faire ces études après avoir compris que la mode est un savoir-faire, et cela n’a rien avoir avec des personnes moins intelligentes.
« Il fallait changer de paradigme pour que les gens comprennent qu’on peut faire la mode, tout en étant intelligent et montrer à travers ce que l’on fait la qualité supérieure de son savoir-faire car la mode exige une certaine aptitude, une créativité et des compétences nécessaires pour créer», a-t-elle précisé. S’agissant des défis, Mme Nsambayi a notifié que le peuple congolais n’a pas une identité vestimentaire. C’est ainsi qu’elle a appelé le gouvernement congolais de s’investir, afin de réfléchir sur quelle sera cette identité vestimentaire. Notons que la troisième édition du Forum « Wanawake wa Afrika » a été organisée par l’Asbl « Mille et Un Espoir » (MIES) qui milite, notamment contre les violences faites à la femme. ACP/