Kinshasa, 17 octobre 2022 (ACP).- Le représentant de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) en République du Congo, Baudouin Hamuli Kabarhuza, a déclaré, au cours des travaux de la 1ère biennale de cette institution, tenue du 14 au 15 à Kinshasa, que l’éducation à la paix peut aider à faire taire les armes en Afrique centrale.
Il a souligné, à cette occasion, que la préoccupation majeure des experts de l’Afrique centrale et des experts de l’Union africaine (UA) en général, au cours de ces assises, était de renforcer la CEEAC aux capacités de la culture de la paix en Afrique centrale.
« C’était d’abord la question de savoir si la culture de la paix dans la région est suffisamment diffusée auprès de la population en Afrique centrale. Si tout le monde est éduqué pour la paix, on peut donc croire que la région aura déjà des ressources humaines dans cette matière », a-t-il préconisé.
En présentant la situation sécuritaire régionale, Baudouin Hamuli Kabarhuza a précisé que les participants se sont interrogés sur les politiques, les outils, les pratiques de leurs pays pour construire la paix dans la région en général, et dans leurs pays en particulier.
« Au niveau de la CEEAC, nous avons déjà commencé ce travail, qui a permis aux Chefs d’État d’adopter les outils de la réforme de la CEEAC, notamment son traité révisé », a-t-il fait savoir.
Le traité révisé de la CEEAC comprend des textes juridiques
Le représentant de la CEEAC en RDC, Baudouin Hamuli Kabarhuza, a souligné que le traité révisé de cette communauté comprend un nombre des textes juridiques, notamment le protocole relatif au Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX), dans lequel les Chefs d’Etat ont introduit des nouveaux outils qui n’existaient pas et qui seront déployés pour prévenir les conflits et les régler.
C’est un système d’alerte et de sécurité collective visant à permettre une réaction préventive, rapide et efficace aux situations de crises et conflits en Afrique Centrale.
« A titre d’exemple, le Comité des sages a été institué par les Chefs d’Etat à la conférence tenue en République du Congo au mois de janvier dernier. Ce comité des sages est constitué des personnalités éminentes qui seront déjà envoyées là où sont signalés des conflits pour discuter avec les protagonistes, en l’occurrence le conflit entre la RDC et le Rwanda », a-t-il indiqué.
Ces personnalités peuvent être déployées, a-t-il poursuivi, à Kigali et à Kinshasa pour activer ce mécanisme qui existe maintenant et qui est un outil servant de médiation, de bons offices, en s’appuyant sur la sagesse pour prévenir et régler des conflits.
« Nous avons également des mécanismes qui règlent le problème sur le terrain et nous avons la force internationale militaire de l’Afrique centrale », s’est-il félicité, avant de noter que cette force possède des troupes prédisposées au déploiement dans tous les pays de l’Afrique centrale, à condition de les doter des moyens financiers.
Baudouin Hamuli Kabarhuza a, en outre, indiqué que chaque pays doit asseoir ses stratégies et être capable d’analyser un conflit convenablement, tout en appréhendant les phénomènes internes qui agissent lors des conflits et quels sont les influences extérieures sur les conflits.
Quid du cas Bunagana ?
Evoquant, la crise de Bunagana, Hamuli Kabarhuza a indiqué que la crise de cette partie du pays n’est pas seulement une crise de la RDC, mais c’est une crise régionale, car les armes viennent de quelque part comme l’a affirmé le secrétaire général des Nations Unies, citant le Rwanda, comme source de provenance des armes pour déstabiliser l’Est de la RDC.
Il a, à cette occasion, témoigné que ce problème avait déjà été traité en 2015, en Ouganda pour rapatrier le M23. Les experts avaient travaillé sur l’ensemble des mécanismes pour terminer cette question du M23 et statuer sur des gens qui auront pu intégrer l’armée, depuis cette année.
Selon l’ambassadeur Hamuli Kabarhuza, la diplomatie régionale et internationale doit aider la CEEAC à régler ce problème par tous les mécanismes possibles, même diplomatiques. ACP/ODM/JFM/Nng