Kinshasa, 30 mars 2025 (ACP).- Les femmes congolaises ont été sensibilisées à être au centre de toutes les ambitions, lors de la deuxième édition du festival « Likita Nyuelle » sous le thème « Le rôle de la culture africaine face à la mondialisation : enjeux et défis », samedi à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC).
« J’invite les femmes congolaises à être au centre de toutes les ambitions, car depuis un certain moment, les femmes dans l’Est du pays font face à une situation d’injustice. C’est pour cela, nous avons voulu parler de différents défis que subissent les femmes congolaises », a déclaré Allégresse Ngoma, secrétaire administratif de la coordination estudiantine de l’Université « Omnia Omnibus ».
« Depuis plusieurs années, les femmes font face à plusieurs défits, notamment la marginalisation et les inégalités qui ne leur permettent pas de s’en sortir, de trouver des solutions et élaborer des stratégies », a-t-elle ajouté, avant d’honorer, à l’occasion de la célébration du mois de mars, les femmes ambitieuses, créatrices, celles qui calment la tempête et le vent, à l’image, notamment de Kimpa Vita, d’Annuarite Nengapeta, de Judith Suminwa, etc. ainsi toutes celles qui, depuis un certain moment, sont massacrées dans l’Est de la RDC.
« En ce mois dédié à la femme, l’accent est mis particulièrement sur la Constitution et la préservation de l’innovation culturelle. Depuis un certain temps, les femmes africaines ont toujours été identifiées par différents styles. A travers ce festival, nous honorons, non seulement la femme, mais nous contribuons essentiellement à la culture, à l’histoire du pays et aussi de notre continent », a souligné Mme Ngoma. De son côté, Mme Princesse Lusandisa, initiatrice de l’ONG « Mwasi UZUR’ART, « a fait savoir que le message, c’est d’honorer la femme qui est un vecteur de la communication, car à travers elle, nous avons beaucoup d’orientations. « Aujourd’hui, la femme représente plusieurs facteurs dont l’agriculture, la promotion de la coiffure africaine, beaucoup plus la promotion de la culture liée au vestimentaire », a-t-elle dit, avant de plaider auprès du gouvernement pour le soutien à la promotion de la coiffure africaine.
« Au lieu de mettre l’accent seulement sur la musique, nous demandons l’accompagnement du ministère de la Culture pour élever la coiffure africaine qui est notre patrimoine culturel », a-t-elle dit. « Cette seconde édition a connu un vrai succès, nous nous projetons pour la troisième édition qui aura lieu l’année prochaine. Nous interpellons la conscience de la femme pour se mettre au centre du développement. Elle doit promouvoir la culture et doit chercher à faire avancer les choses », a-t-elle renchéri.
Le rôle de la tradition dans la promotion des droits des femmes
Par ailleurs, Péguy Tsisuaka, responsable de la fondation qui porte le même nom, a défini le rôle de la tradition dans la promotion des droits des femmes en RDC. « Nous avons montré le côté positif de la tradition qui reconnaissait la femme comme étant sacré et cela, avec toute les valeurs qu’elles inclu. Nous avons aussi montré le côté négatif de la tradition, qui bafouait le droit de la femme. Elle ne permettait pas à ce que la femme vive ses droits. Elle empêcher le développement de la femme. Nous avons aussi fait un rappel aux congolais de connaître leurs droits, car au final, nous voulons voir un Congolais capable de s’identifier par rapport à sa tradition », a-t-elle indiqué. « Nous assistons à la mort traditionnelle, à la mort de la culture, parce qu’un peuple qui perd sa culture est un peuple qui est appelé à disparaitre. Les Congolais doivent redorer l’image de leurs cultures pour qu’ils ne fassent pas partir aux cultures avortées », a-t-elle ajouté.
La jeune fille appelée à préserver la culture
Me Varlette Mampasi, coordonnatrice de educonnect a, pour sa part, appelé la jeune fille à faire preuve de responsabilité pour préserver la culture. « J’ai démontré comment cette femme qui est éduquée, comme on le dit c « Eduquer une femme, c’est éduquer toute la nation, doit faire preuve d’une grande responsabilité pour préserver la culture africaine et congolaise en particulier », a-t-elle déclaré.
Pour Me Mampasi, la femme est la gardienne de la société, de la famille. C’est à elle de transmettre les bonnes valeurs. « Si nous connaissons beaucoup des choses, c’est parce que nos mères nous avaient transmis cela. Mais aujourd’hui, la jeune fille est face à la mondialisation, à certaines choses qui fait en sorte qu’elle perde son identité culturelle. Raison pour laquelle, nous sommes revenus sur les valeurs en terme de l’habillement, de la coiffure, de la cuisine et de la linguistique », a-t-elle insisté.
« Nous incitons la jeune fille à valoriser la culture africaine. Cela est aussi une façon de promouvoir l’entrepreneuriat en citant l’exemple des filles qui se mettent dans la création des sacs en pagne. Nous conseillons la jeune fille à promouvoir la culture et à la conserver. Cela doit passer par des valeurs comme l’a défini l’Unesco, les patrimoines culturels, matériels et immatériels », a-t-elle ajouté, avant de déplorer le fait qu’aujourd’hui les maisons ont perdu des espaces d’exposition culturelle, parce que la religion veut nous éloigner de cette culture.
Cette conférence a été organisée par les étudiants de l’Université « Omnia Omnibus » en partenariat avec l’ONG « Mwasi Uzur’art », dans l’objectif de partager les expériences, les idées pour promouvoir les droits des femmes et mettre fin aux inégalités homme femme. L’université « Omnia Omnibus » a été créée par son Eminence Fridolin cardinal Ambongo, archevêque metropolitan de Kinshasa par son décret N° 203/21 du 14 mai 2021 en regroupant les établissements de l’enseignement supérieur de l’archidiocèse, à savoir : L’Institut facultaire du développement (Ifad), le grand séminaire du théologie « Saint André Kaggus », le grand séminaire de théologie « Saint Jean 23 » et le séminaire universitaire « Jean Paul I », avec comme objectif de former une Eglise intellectuelle et de valeurs morales qui puisse travailler pour le développement de la société congolaise avec l’intention particulière pour les jeûnes. ACP/