Les femmes congolaises et le processus électoral, une évolution en dents de scie (Par Augustine Banzi Bambela)

Kinshasa, 12 décembre 2023 (ACP).-  Dans le processus en cours pour les élections générales de décembre 2023, 4.000 candidatures des femmes ont été déclarées recevables, selon les chiffres annoncés par la Commission électolate nationale indépendante (Ceni), soit un pourcentage de 17% sur un total de 20.000 candidatures retenues.

Un chiffre peu significatif quand on tient compte de la législation congolaise qui consacre la parité homme-femme dans tous les secteurs de la vie nationale.    Mais un chiffre qui traduit en même temps, une certaine évolution de la représentativité de la femme dans le processus politique congolais. Lors des derniers scrutins de 2018, seulement 1660 femmes s’étaient inscrites sur les listes des législatives nationales, soit un ratio de 11% sur 15.444 candidats, soit une augmentation de 6% par rapport au processus électoral en cours.   

Lors des premières élections post-transition de 2006, 33 candidates s’étaient présentées à la magistrature suprême, contrairement au scrutin de 2023, qui n’en compte que 2.    Selon Clémentine Tusevo Lukalanga,  activiste d’une ONG de défense des droits de la femme à Kinshasa, capitale de la RDC, la faible participation des femmes aux processus politiques, n’est pas un problème juridique, mais relève plutôt des pesanteurs culturelles.

A titre d’exemple, cette activiste indique qu’en dépit de la loi électorale actuelle qui dispense de caution les listes électorales qui alignent 50% des femmes, aucun regroupement politique n’a atteint ce seuil, pourtant indispensable pour être exonéré.   

 » Depuis la Conférence de Beijing en Chine en 1995, les femmes congolaises se sont plus intéressées aux Organisations non gouvernementales (Ong), et aux associations féminines qu’à la politique », a précisé la même source, qui note cependant, une légère amélioration de la situation ces dernières années, avec notamment, une adhésion de plus en plus massive des femmes à des formations politiques dont certaines sont dirigées par des femmes.    

Le processus électoral en cours a certainement bénéficié de cette nouvelle dynamique, surtout qu’il a coïncidé avec les 16 jours d’activisme enclenchés du 25 novembre au 10 décembre 2023 par l’Onu-Femmes sur l’égalité homme-femme, et qui a poussé de nombreuses Ong féminines à mener des campagnes de sensibilisation des femmes à voter pour les candidatures féminines. ACP/

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