Kinshasa, 14 oct. 2024 (ACP).- Les instituteurs ont été conviés samedi à être attentifs aux doléances et besoins d’information des jeunes filles et à les encadrer en vue d’éviter le dérapage éducationnel, lors d’une conférence à l’occasion de la Journée internationale de la jeune fille organisée à Kinshasa en République démocratique du Congo. « Instituteurs et institutrices, soyez attentifs aux doléances et aux besoins d’information de ces jeunes filles que vous êtes en train, non seulement d’enseigner, mais aussi, il faut que vous soyez capables de les encadrer afin d’éviter le dérapage éducationnel », a déclaré Me Jack Kambua, président-pays de l’assemblée de la jeunesse de l’Union africaine pour la RDC.
« Cette conférence est d’une importance capitale pour les jeunes filles, en particulier, et pour les femmes, en général, étant donné que l’hygiène, la féminité, la menstruation sont des sujets abordés difficilement dans les familles », a-t-il ajouté, avant d’inviter les hommes à faciliter aux femmes l’accès aux informations et ressources nécessaires pour leur épanouissement
« Pour améliorer la santé des femmes, le gouvernement peut mettre en place des programmes visant à sensibiliser la population à l’hygiène féminine, à l’hygiène menstruelle et à garantir l’accès aux produits d’hygiène adéquats. Ces initiatives sont souvent élues par des partenaires et des ONG », a-t-il dit, tout en saluant l’initiative des organisateurs.
« Je remercie l’ONG Educonnect ainsi que le parlement des femmes pour leur expertise précieuse à ce sujet à l’échelle de l’Union africaine, il existe une volonté manifeste d’améliorer la santé productive et la sexualité des jeunes filles congolaises », a souligné M. Kambua.
Il a, par ailleurs, révélé que la charte africaine de la jeunesse souligne clairement le droit à la santé pour tous et, principalement, pour les jeunes en mettant l’accent particulier sur les besoins spécifiques des jeunes filles. Selon lui, il est impératif pour les décideurs de contribuer à défendre ses droits et à promouvoir des politiques garantissant un accès égal aux soins de santé en tant que jeune fille, ils ont aussi un rôle plus social à jouer dans cette lutte.
Jeunes filles appelées à briser le silence
M. Kambua a appelé les participantes à briser le silence et à s’engager ouvertement sur l’hygiène mensuelle avec leur entourage car, dit-il, plus vous en parler moins, il y aura de problèmes dû à l’ignorance. « Informez, cherchez des ressources fiables sur l’hygiène féminine et partagez les l’éducation est notre meilleure arme contre l’Etat, et plaidez pour le changement de notre communauté dans nos familles, principalement dans nos établissements scolaires », a-t-il dit.
Pour sa part, Mme Audrey Kabanga, expert en santé sexuelle, a insisté sur la propreté féminine. « La propriété est indispensable pour une femme, surtout pendant ses règles. On porte une bande hygiénique que 3h avant de mettre une autre, pas plus. Donc, quand tu viens à l’école 7h à 9h, pendant la pause, tu dois te changer, au risque de multiplier les infections », a-t-elle conseillé.
Pour elle, dans une journée, il est recommandé à une femme d’utiliser quatre bandes hygiéniques afin d’éviter les complications à la longue. « Il faut retenir que pendant les règles, on n’est pas impur. On peut partir à l’école, au travail, il suffit de bien prendre soin de son corps et prendre toutes les précautions nécessaires pour ne pas s’indisposer et indisposer les autres », a-t-elle ajouté, avant d’interdire l’utilisation de savon pour le nettoyage des parties intimes.
« Il est recommandé d’utiliser un savon qui a de PH neutre. Or, la majorité de nos savons n’ont pas de PH neutre. Donc, il faut éviter d’appliquer le savon. Ce n’est pas pour rien que les pertes blanches sortent, cela vous montrez que votre corps fonctionne naturellement. Vous n’avez pas besoin de savon », a-t-elle indiqué.
De son côté, Mme Varlette Mampasi organisatrice de ces assises a signalé que cette tournée scolaire va se poursuivre au cours de ce mois d’octobre dans plusieurs écoles de Kinshasa, entre autres, le lycée technique « Louis palazzolo », le Lycée pédagogique de Kimbanseke et le Lycée « Madaila » dans la commune de Kimbanseke, dans le but d’atteindre un plus grand nombre de jeunes filles kinoises afin de briser le tabou. Cette conférence avait pour thème « Sans tabou, parlons de règles ». ACP/