Kinshasa, 6 mai 2025 (ACP).- L’importance de connaissance de l’état biologique, par le dépistage du groupe sanguin et de l’électrophorèse, avant le mariage a été encouragée aux jeunes pour un meilleur choix du conjoint, lors d’une journée de sensibilisation organisée lundi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC). « Chaque année, nous organisons des activités pour les jeunes, notamment sur le choix du conjoint. Cette fois-ci, nous avons constaté une négligence concernant l’électrophorèse. La Bible dit que c’est par manque de connaissance que mon peuple périt’. J’encourage les jeunes à se faire dépister pour connaître leur état afin d’éviter la prolifération de la drépanocytose », a déclaré Joël Manzongo, coordonnateur de la jeunesse de l’église Salem.
De son côté, Gisèle Dikweni, biologiste médicale au laboratoire de la faculté de pharmacie à l’Université de Kinshasa (Unikin) a souligné la nécessité pour les jeunes aspirant à la vie conjugale de se faire dépister avant le mariage, afin de connaître et d’expliquer leur état biologique à leur future progéniture. « Nous avons opté pour le prélèvement pour le dépistage de l’électrophorèse d’hémoglobine à l’église Salem dans la commune de Lemba, car l’église célèbre de nombreux mariages. Connaître son électrophorèse d’hémoglobine avant le mariage est capital pour les fiancés, pour toute une famille et même pour les enfants, afin d’aider surtout les jeunes à faire de bons choix », a-t-elle indiqué. Emery-Praise Duama, président de l’ONG « Drepravie » a, pour sa part, expliqué l’importance de cibler les églises, les universités et les écoles pour la campagne de sensibilisation à la lutte contre la drépanocytose. « Les églises et les universités sont des endroits où l’on retrouve beaucoup de personnes en âge de procréer, des personnes qui sont appelées à se marier. Nous sensibilisons la population en contribuant au combat pour la lutte contre la drépanocytose », a-t-il souligné. « Nous organisons souvent des conférences avec des scientifiques qui peuvent éclairer la lanterne de plusieurs sur la question, puisqu’il y a des personnes conscientes et non conscientes de leur état. D’où la nécessité d’informer la population sur les enjeux liés au manque d’information sur son état biologique », a-t-il ajouté.
La responsabilité parentale est préconisée
M. Duama a, en outre, préconisé la responsabilité des parents dans le dépistage de leurs enfants pour permettre à ces derniers de faire un bon choix, en cas de non-compatibilité des conjoints, en vue de lutter contre les anémies SS. « Nous voulons que les parents connaissent leur état (rhésus, électrophorèse et groupe sanguin) pour être en mesure de les expliquer à leur progéniture, afin d’éviter, en cas de non-compatibilité des conjoints, la reproduction des anémies SS, tel que stipule notre slogan : ‘Une génération sans drépanocytose est possible », a-t-il conseillé. Il a fait savoir que cette journée de sensibilisation a permis à de nombreux jeunes et parents de bénéficier d’un dépistage volontaire pour connaître leur rhésus, groupe sanguin et électrophorèse de l’hémoglobine. L’ONG « Drepravie », qui milite contre la drépanocytose, a déjà enregistré 5. 022 personnes dépistées depuis 2022, une statistique satisfaisante. La structure se base sur trois axes : la sensibilisation des populations, la lutte et la contribution à l’éradication de la drépanocytose. ACP/