Les jeunes filles élèves de Goma invitent les chefs coutumiers à bannir les pratiques traditionnelles néfastes et discriminatoires

Goma, 10 décembre 2021 (ACP).- Quelques jeunes filles élèves des établissements secondaires de la ville de Goma, au Nord-Kivu, ont invité jeudi les chefs coutumiers  à bannir les pratiques traditionnelles néfastes et discriminatoires, à l’issue de leurs échanges à la maison de la femme, avec le chef coutumier de la chefferie de Bahunde, Mwami  Kalinda Kibanja Nicolas, sur certaines pratiques traditionnelles discriminatoires faites contre les femmes et jeunes filles.

Cette rencontre était organisée dans le cadre des activités de 16 jours d’activisme de lute contre les violences basées sur le genre.

Organisé par le Fonds pour les Femmes Congolaises (FFC), ces échanges constitués des plaidoyers avaient  comme objectif d’appeler les chefs coutumiers de la province du Nord-Kivu, représentés par Nicolas Kalinda, Mwami en  territoire de Masisi, à contribuer au changement de mentalité en vue de cesser avec les pratiques traditionnelles néfastes et discriminatoires à l’endroit des femmes, filles conformément aux instruments juridiques de protection et de défense de droits de l’enfant et de la femme.

Ils visaient également à tenir les autorités coutumières en alerte sur les pratiques néfastes prohibées par les lois, demander et obtenir l’adhésion de l’engagement des autorités coutumières pour l’application des dispositions légales qui protègent l’enfant et la jeune fille contre les pratiques traditionnelles qui entravent leurs droits.

Selon Mme Any Pengele, point focal du FFC, les autorités coutumières et leurs collaborateurs, devaient comprendre que les femmes et filles ont des connaissances accrues de leurs droits spécifiques et doivent s’engager à faire alliance avec elles en vue d’obtenir des changements à travers l’application des dispositions légales en la matière pour bannir toutes les formes des discriminations dont elles sont victimes.

Les autorités coutumières, a-t-elle insisté, devraient s’engager à disséminer les messages des plaidoyers de filles auprès de leurs collaborateurs et à sensibiliser la population de leurs différentes circonscriptions sur le respect des lois qui protègent la jeune fille.

Le mwami Nicolas Kalinda a quant à lui promis à ses interlocutrices de faire respecter les lois en la matière, avant de signaler que grâce à la sensibilization, certaines pratiques coutumières sont déjà bannies dans son fief.

Il a indiqué qu’il va transmettre toutes les recommandations desdits échanges à ses collègues chefs coutumiers à titre des faits   interpellateurs afin d’obtenir leur participation à cette démarche, avant de s’engager à sensibiliser sa communauté sur la lutte contre les pratiques traditionnelles discriminatoires contre la jeune fille.

Il a été révélé au cours de ces échanges que les us et coutumes qui favorisent la discrimination de la jeune fille, sont, notamment les travaux ménagers qui causent des retards à l’école, la négligence de la fille en faveur du garçon, le mariage précoce, la nourriture tabous, l’exclusion à la prise de décisions, la privation de la parole en public, la discrimination dans le partage d’héritage et le stéréotype relatif à la considération de la fille comme outil de production d’enfants. ACP/Rnl/Cfm/Nig/Sgb/Tkm/Mmc

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