Kinshasa, 27 mai 2025 (ACP).- Les politiques publiques et l’action humanitaire ont été évoquées à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), dans un atelier scientifique organisé mardi à l’intention des chercheurs et étudiants.
«Il ne s’agissait pas simplement de décrire ou d’évaluer des dispositifs. Il s’agit d’interroger, au plus profond, les conditions mêmes de notre humanité, dans un monde traversé par la guerre, la précarité, l’indifférence. Ceci pour mettre en place des politiques publiques pour des actions humanitaires en réponse à cette situation », a déclaré le père Donatien Nyembo, enseignant à la faculté de philosophie de l’Université Loyola du Congo (ULC).
« L’objectif est d’appeler les acteurs de la recherche et du développement à travailler ensemble pour enrichir les recherches, renouveler les méthodes et nourrir l’espérance dans l’avenir d’un monde que nous savons désormais pluriel ou incertain mais encore habitable si nous en prenons soins», a-t-il ajouté.
Il a fait savoir que l’ancrage de ces réflexions trouve son origine dans les travaux du docteur Séraphin Baharanyi, animateur dudit atelier, dont l’engagement intellectuel se manifeste à travers de nombreuses publications, notamment dans la revue « Congo-Afrique ».
Pour sa part, Séraphin Baharanyi, l’un des panelistes a indiqué que les politiques publiques et l’action humanitaire ne sont pas deux sphères disjointes, mais elles relèvent d’une même éthique de la sollicitude et de la responsabilité.
« Les politiques publiques et l’action humanitaire relèvent d’une même éthique de la sollicitude et de la responsabilité, car toutes deux posent la question du soin apporté à la vie vulnérable, du sens attribué à la dignité humaine dans des contextes d’effondrement, notamment des conflits, des catastrophes, des inégalités systématiques. Elles impliquent une même exigence de lucidité », a-t-il dit.
« Il est temps de repenser les fondements de la coopération non pas à partir des modèles importés, mais depuis les besoins, les images et les forces du terrain. Ainsi, cette conférence ne se donne pas pour ambition de clore un débat, mais d’en ouvrir plusieurs. Elle invite chacun à s’interroger, à dialoguer, à contester et à proposer. Nous espérons que cette journée sera une occasion féconde pour enrichir nos recherches, renouveler nos méthodes, et nourrir notre espérance », a conclu M. Nyembo.
Organisée à l’Université Loyola du Congo (ULC), cet atelier scientifique a connu la participation des étudiants et chercheurs de l’Université de Kinshasa (Unikin), de l’Université catholique du Congo (UCC), de l’Université pédagogique nationale (UPN), de la Haute école de commerce de Kinshasa (Hec), des membres des ONG, des chercheurs indépendants et de la communauté académique de l’ULC.
ACP/