Kinshasa, 03 août 2023 (ACP).- Les professionnels des médias ont été appelés au respect du code déontologie lors d’une journée sur la présentation de la charte des médias contre les discours de la haine en période électorale organisée jeudi à Kinshasa, par l’Association des médias en ligne en République démocratique du Congo.
« Cette présentation de la charte des médias tenue à l’intention des nombreuses personnalités du monde médiatique et de la société civile s’appuie sur l’article 5 du Code de déontologie du journaliste congolais qui enjoint au journaliste de bannir l’injure, la diffamation, déformation des faits, le mensonge, l’incitation à la haine (religieuse, éthique, tribale, régionale ou racial) ainsi que l’apologie de toute valeur négative dans la pratique quotidienne de son métier », a déclaré la directrice en communication stratégique et information publique de la MONUSCO, Sakuya Oka.
Selon la directrice, cette charte comprend dix engagements pris par les médias pour lutter contre le discours de haine en période électorale. Il est notamment prévu, a-t-elle poursuivi de mettre en place des mécanismes pour encourager le signalement de tous propos haineux sur tous leurs environnements numériques afin de ne pas offrir de tribune aux marchands de haine de tous bords (influenceurs, acteurs socio-politiques).
Elle a remercié ‘’Actualités.cd d’avoir associé la MONUSCO à cette activité avant de féliciter toutes les associations des professionnels des médias qui ont travaillé en convention pour l’adoption de la charte des médias en ligne contre le discours de haine en période électorale.
« En effet les expériences des processus électoraux passés ont démontré combien le discours de haine utilisé dans le meeting contre les personnalités officielles, politiques, religieuses et autres leaders d’opinions influents relayé par les médias numériques, avait atteint dans certains cas le seuil de la peine à la haine nationale, ethnique, tribale, raciale ou religieuse », a souligné la directrice.

Une vue de Karim
Et dans ce même contexte, « la MONUSCO a surtout noté que si les plateformes ont permis aux parties politiques et aux candidats d’atteindre leurs électeurs, elles ont également favorisé un climat de tension susceptible de compromettre le processus électoral car, ce dernier ayant entretenu une cybercate sans merci, caractérisée par la multiplication des fake news, des attitudes et propos discriminatoires ».
Et d’ajouter : « Nous insistons sur ce phénomène, car les défis liés à l’espace numérique sont de taille et dépend des réponses rapides et communes. Dans le monde entier les Nations Unies surveillent les façons dont le discours de haine peut menacer la réalisation les objectifs du développement durable. Cependant pour répondre à la montée du racisme, de la xénophobie, de l’intolérance, de la misogyne, etc, le secrétaire général des Nations Unies a lancé en 2019 la stratégie et le plan d’action qui constitue un cadre global pour remédier aux causes et effet de discours de haine ».
Le directeur pays Internews, Karim Dende a, pour sa part, salué le travail abattu par les associations professionnelles afin de mettre en place cette charte contre le discours de haine.
Il a souligné que cette initiative a été élaborée grâce aux contributions des représentants des médias ainsi que des experts des organisations professionnelles telles que l’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM), journaliste en Action (JA), l’association des médias en ligne de la RDC (MILRDC), l’Union nationale de la presse écrite du Congo (UNPC) et le délégué du conseil supérieur de la communication et des médias (CSAC).
ACP/ODM