Kinshasa, 20 juin 2025 (ACP).- Les traumatismes physiques et psychologiques résultant des violences sexuelles ont été présentées comme un endommagement de la vie des victimes, dans un message de la directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) à Kinshasa, parvenu jeudi à l’ACP.
«Les traumatismes physiques et psychologiques qui résultent des violences sexuelles en temps des conflits, endommagent la vie des victimes et s’étendent à des familles et des communautés entières, avec des répercussions qui se répercutent sur plusieurs générations», a déclaré Natalia Kanem, directrice exécutive de l’UNFPA.
«La violence sexuelle n’est pas une conséquence collatérale inévitable des conflits, c’est une violation flagrante des droits des femmes et de leur autonomie corporelle. C’est un crime, et il faut y mettre un terme», a-t-elle ajouté.
Selon Mme Kanem, dans presque tous les conflits et dans toutes les régions du monde, la violence sexuelle est en hausse, car c’est une arme de guerre utilisée le plus souvent pour terroriser les femmes et les filles.
Elle a fait savoir que beaucoup de cas des violences sexuelles ne sont pas signalés, bien que des survivantes aient raconté leur histoire et réclamé justice, en dépit d’être exposées à des risques pour défendre leurs droits.
« Bien que des survivantes aient raconté leur histoire et réclamé justice, beaucoup de cas des violences sexuelles ne sont pas signalés. Et ceux qui le sont ont peu de chances d’être poursuivis, car les systèmes judiciaires inadéquats ne parviennent pas à faire respecter les lois contre les violences sexuelles», a affirmé la directrice exécutive du l’UNFPA.
Elle a également déploré le fait que les survivantes soient réduites au silence par la peur, la stigmatisation et le manque de soutien, tandis que les auteurs restent en liberté.
« Les actions sont loin d’être suffisantes après avoir beaucoup parlé de l’urgence de mettre fin aux violences sexuelles en période de conflit. Entre-temps, les survivantes ont besoin de soutien, de protection et de justice. Malheureusement, les récentes coupes budgétaires mondiales ont anéanti les programmes de prévention et de lutte contre la violence sexiste, alors que les conflits et la violence continuent de s’intensifier », a précisé Mme Kanem.
« Alors que ces services devraient être renforcés, de nombreuses organisations à travers le monde ont été contraintes de réduire ou de suspendre leurs activités. Des millions de femmes et de filles en subiront les conséquences », a-t-elle prévenu.
En cette Journée internationale pour l’élimination des violences sexuelles en temps de conflit, elle a plaidé pour la cessation immédiate de l’impunité, tout en soulignant l’importance de financer intégralement des services complets, vitaux et centrés sur les survivantes (santé sexuelle et reproductive, santé mentale et soutien psychosocial, aide juridique, etc.).
« Les survivantes de violences sexuelles en temps de conflit devraient jouer un rôle de premier plan dans la définition des voies de rétablissement et de réparation pour les crimes commis à leur encontre. Il est également crucial d’investir en priorité dans la prévention des conflits », a-t-elle dit.
« Il est temps de travailler ensemble, avec l’urgence requise, pour que l’élimination de la violence sexuelle dans les conflits ne soit pas une réflexion après coup, mais la toute première étape vers un monde de paix-un monde sûr, juste et égal pour les femmes et les filles et pour tous », a-t-elle renchéri.
Ce message a été publié à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle dans les conflits, célébrée le 19 juin de chaque année. En 2025, elle a été placée sous le thème: «Mettre fin à la violence sexuelle dans les conflits : briser le cycle, guérir les cicatrices et construire un monde de paix». ACP/ODM