L’ignorance des règles de grammaire, facteur de la mauvaise orthographe chez plusieurs élèves (Une promotrice)

Kinshasa, 07 octobre 2024 (ACP).- L’ignorance des règles fondamentales de la grammaire française a été épinglée lundi à Kinshasa, comme l’un des facteurs de base de la mauvaise orthographe observée ces dernières années à travers différents établissements scolaires en République démocratique du Congo(RDC), dans un entretien avec la promotrice d’une école.

 « Il y a un écart énorme entre le français parlé et le français écrit. Aujourd’hui, la majorité des élèves s’expriment correctement (…), mais l’écriture de ces mêmes mots prononcés pose problème, à cause de leur ignorance des règles fondamentales de grammaire qui est le facteur de base de mauvaise orthographe », a déclaré Christiane Kongo, promotrice du complexe scolaire « Les bons petits ».

« Ce fossé est énorme et des lacunes en orthographes sont, non seulement au niveau primaire, mais également au niveau secondaire voire supérieur», a-t-elle ajouté. Selon Mme Kongo, les autorités doivent réorganiser le programme de grammaire et de dictée au niveau primaire et secondaire pour permettre aux élèves de s’améliorer.

Elle a épinglé quelques facteurs à la base de la stagnation de l’apprentissage  du français  dans les écoles. Il s’agit d’abord de l’ignorance des notions essentielles de base de la langue française (l’épellation des mots, l’analyse grammaticale, le vocabulaire,  la conjugaison, la ponctuation, la syntaxe). Et ensuite de certains facteurs environnementaux, notamment de la répugnance généralisée de s’adonner à lecture, du surpeuplement des classes qui rend difficile le suivi individuel de chaque enfant et du niveau peu fiable des enseignants dispensant les cours de  langue française et de la modicité de leurs salaires, du monnayage des bulletins.

Des absences répétées des élèves aux cours dues à l’incapacité des parents de s’acquitter des frais scolaires jugés parfois de trop exorbitants, de l’incapacité de faire appel à des répétiteurs pour faire le suivi des enseignements en dehors de l’école, de la dévaluation de la profession de l’enseignant, de la démission des parents qui ne s’assument pas bien souvent abandonnant toute la responsabilité entre les mains de l’école, ont été également énumérés parmi les facteurs de la mauvaise orthographe chez les élèves. La promotrice a fait savoir que ces lacunes ont des répercussions fâcheuses sur l’avenir professionnel de l’enfant.

« On connait des secrétaires de bureau incapables de rédiger correctement un compte rendu ou encore des étudiants défendant leurs travaux qui ne sont pas en mesure de déchiffrer le contenu des textes qu’ eux-mêmes auront rédigé », a-t-elle souligné.

Pistes de solutions

Pour sortir de l’ornière, Mme Kongo a proposé quelques pistes de solutions. « Au niveau des écoles publiques ou privées, il faut absolument commencer par dégraisser les effectifs d’élèves par classe. Il est bien entendu que pour un enseignant, aussi dévoué soit-il, suivre plus de 100 enfants est un leurre. Il faut, au maximum, 50 élèves par classe », a-t-elle indiqué.

« Il faudrait également d’individualiser les leçons en insistant sur l’épellation des mots, de préférence sur un tableau à l’école et ensuite à la maison. C’est une des  notions fondamentales de base incontournable pour une orthographe », a-t-elle ajouté. Parmi d’autres remèdes proposés Mme Kongo a recommandé aux élèves de s’adonner à la lecture plutôt que de suivre des séries à la télévision ou de décrypter des messages et vidéos postés sur les réseaux sociaux de leurs portables, d’acquérir la maitrise sur l’épellation des mots en s’exerçant sur tableau individuellement ou à l’aide d’un répétiteur, de fournir des efforts pour faire leurs devoirs individuellement en lieu et place des parents. Pour conclure elle a exhorté les parents à  accompagner la direction de l’école en encadrant leurs enfants pour évaluer les progrès réalisés, déceler des lacunes et éventuellement se concerter pour trouver des solutions idoines pour la bonne marche des activités du complexe scolaire.

« L’éducation des enfants ne concernent pas exclusivement les enseignants et les encadreurs. Maintes fois nous avons organisé des journées portes ouvertes pour donner l’occasion aux parents d’échanger avec  notre personnel, mais nos attentes ont été souvent déçues. Certains parents ignorent l’adresse de notre complexe en nous donnant l’impression d’avoir démissionné », a-t-elle déploré. ACP/

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