Kinshasa, 15 août 2023 (ACP).- L’installation d’un club d’écoute dans la commune de la N’Sele en République démocratique du Congo, a été faite lundi pour encourager l’entrepreneuriat féminin, par une organisation qui milite pour les droits des femmes, a constaté l’ACP.
« Cette installation a pour objectif de vulgariser les textes et lois qui soutiennent l’autonomisation de la femme dans les communes de Tshangu. C’est pour assurer l’appropriation par les femmes, des instruments juridiques qui les protègent contre la discrimination et autres abus », a déclaré Honorine Bokashanga, une des responsables du cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO).
Et d’ajouter: « C’est le tout premier club d’écoute qui vient d’être installé dans le but de recevoir et échanger avec les femmes du district de la Tshangu sur les questions liées au genre. Ce cadre facilitera le partage d’expériences pour encourager les femmes à se lancer dans l’entreprenariat en vue de leur autonomisation. Par cette action, les organisations de la société civile visent à sensibiliser les femmes de ce coin de la capitale à prendre conscience de l’existence de toutes les lois qui leur permettent de se prendre en charge pour contribuer au bien-être de leurs ménages« .
Mme Bokashanga a fait savoir que c’est le gouvernement congolais qui avait mis en place ces instruments juridiques pour faciliter la tâche aux organisations féminines en vue d’accompagner les femmes congolaises dans ce combat avant d’ajouter qu’il a également décidé de pérenniser les acquis du projet de réforme et dissémination du projet d’appui au développement des micros, petites et moyennes entreprises financées par la banque mondiale et mise en œuvre par l’ONU FEMMES.
« Pour y parvenir, le gouvernement a associé les organisations de la société civile pour la vulgarisation et promotion de ces textes », a-t-elle renchéri.
A ce sujet, pour les membres des organisations féminines, l’activiste a précisé que ce cadre leur permet d’écouter les doléances et les préoccupations des femmes afin de leur donner des orientations et solutions qui peuvent les aider à se prendre en charge et ne pas compter seulement sur les hommes.
Quant à Mme Berthe Mantesi, une autre activiste, il est très important d’aborder le sujet sur les violences que subissent les femmes afin de les soutenir, voir comment elles répondent face au sujet en vue de les accompagner.
« Nous avons suivi la vidéo, nous avons parlé sur les violences faites à la femme, celle d’hier et d’aujourd’hui. Nous avons bien suivi. C’est alors nous nous projetons demain pour voir qu’est-ce que, nous, encadreurs pouvons faire pour que ces violences ne puissent pas se perpétuer« , a soutenu Mme Mantesi.
Pour elle, hier encore, la femme était celle qui restait à la maison pour des travaux ménagers mais aujourd’hui, la femme doit se réveiller pour faire quelque chose qui peut lui apporter le revenu, pour qu’elle ne soit pas déconsidérée dans la société et même dans son foyer.
« Nous avons besoin d’atteindre un grand nombre de femmes étant donné que c’est plus la femme qui est discriminée, marginalisée. Cependant, nous avons besoin qu’elle puisse connaître ses droits et d’en jouir. C’est pourquoi nous avons installé ce point d’écoute comme je l’ai dit , l’objectif est que ça puisse atteindre un grand nombre », a conclu l’activiste.
Il sied de souligner que ce sont les responsables du Cadre Permanent de Concertation de la femme congolaise (CAFCO), une plateforme qui regroupe en son sein plusieurs associations féminines, qui ont procédé à cette installation. Cette cérémonie a été organisée au siège de la Ligue des femmes pour le développement et l’éducation à la démocratie (LIFDED) à Kinkole dans la commune de N’Sele.
Après Kinkole, c’est à Masina qu’un deuxième club va être installé avant de poursuivre la même opération dans d’autres structures de la ville de Kinshasa. Ainsi ce projet va s’étendre sur l’ensemble du territoire national car, la problématique des violences basées sur le genre et les lois en faveur de l’entrepreneuriat féminin devront être des priorités pour permettre à la femme de récupérer ses lettres de noblesse en RDC.
ACP/KHM