Kolwezi, 01 juin 2022 (ACP).- Les femmes des organisations de la société civile du Lualaba ont décrié mardi à Kolwezi dans une interview à l’ACP, la non représentativité de la femme au sein du nouveau gouvernement provincial du Lualaba nommé par la gouverneure intérimaire Mme Fifi Masuka Saini dans un arrêté provincial portant réaménagement du gouvernement de la province du Lualaba.
Elles ont déploré que sur 10 ministres provinciaux, aucune femme n’y figure; et sur 8 commissaires généraux seules 3 femmes ont eu de poste.
Pour le point focal du mouvement «Rien sans les femmes» du Lualaba, Mme Pascaline Numbi, cette situation constitue un recul dans la promotion de la parité dans le Lualaba. Ce mouvement qui prône la représentation des femmes dans les instances de prise des décisions a espéré que, comme le Lualaba est dirigé par une femme, celle-ci prendrait en compte les 30% dans la constitution de son équipe gouvernementale. Elle a exprimé sa déception de constater l’absence totale de la femme parmi les 10 ministres provinciaux nommés, et sa faible représentation parmi les commissaires généraux.
De son côté, l’activiste de défense des droits de femme, Mme Esther Matuka a exprimé son regret d’une part et d’autre part s’est dit fière d’avoir à la tête de la province du Lualaba une femme travailleuse, avant d’appeler les femmes à ne pas tenir rigueur la gouverneure ai Fifi Masuka pour ce nouveau gouvernement qui ne prend pas en compte les 30% tel que voulu par la loi portant sur la parité en RDC. Pour elle, la gouverneure intérimaire du Lualaba pouvait à travers cette nomination des membres de son gouvernement provincial, montrer qu’elle se soucie de la mise en application réelle de la résolution 1325, qui prône la représentation de la femme dans toutes institutions sans distinction.
Les femmes politiques du Lualaba quant à elles, ont avoué avoir fondé leur espoir sur la gouverneure intérimaire du Lualaba en vue d’assister à une amélioration significative de la représentativité des femmes dans les instances de prise de décision. Par ailleurs, elles plaignent les leaders de leurs formations politiques qui ne proposent pas les noms de femmes à la nomination aux postes décisionnels.
Dans les mouvements associatifs des femmes, elles sont nombreuses à déplorer qu’aucune n’ait été nommée à un poste ministériel au sein du nouveau gouvernement provincial.
Plaidoyer pour la constitution des cabinets ministériels 50-50
Les femmes de la société civile et des partis politiques du Lualaba plaident pour une constitution des cabinets politiques paritaires, où l’on retrouvera 50 % de femmes et 50% d’hommes.
Elles appellent la gouverneure intérimaire du Lualaba d’exiger à ses nouveaux ministres provinciaux de prendre en considération la représentativité de la femme dans la formation de leurs cabinets respectifs. Elles espèrent que cette façon de faire pourrait apaiser leur douleur de ne pas voir une femme ministre provincial au Lualaba.
Les femmes du Lualaba accusent les leaders des partis politiques être aussi responsables de la non prise en compte de 30% dans le gouvernement provincial. Elles exhortent les fondateurs et animateurs des partis politiques tant du pouvoir que de l’opposition, à proposer les noms des femmes sur les listes de nomination aux différents postes décisionnels.
Par ailleurs, elles ont reconnu que la sensibilisation sur la prise en compte du genre dans tous les secteurs doit se poursuivre pour que les femmes soient réellement représentées à 30% à tous les niveaux.
ACP/Kayu/OB/KJI/SGB/KMT/KAF/CDN