Kinshasa, 27 mai 2024 (ACP).- L’union libre en milieux périurbains et ruraux dans la ville de Kinshasa en République démocratique du Congo a été déplorée lundi à Kinshasa par une actrice sociale, lors d’un entretien.
«Cette union libre est très déplorable dans nos milieux urbains et périurbains de Kinshasa, notamment dans les communes de Kingansani, Kisenso, Maluku…. et constitue l’une des causes des inégalités sociales et freine l’épanouissement de la femme ou de la jeune fille», a déclaré Marguerite Nswalu, coordonnatrice de l’ONG « Bolingo ».
« L’implication de plusieurs acteurs sociaux pour dénoncer et combattre les mariages précoces en RDC avait porté ses fruits. Ce phénomène reprend malheureusement avec beaucoup plus d’ampleur dans plusieurs milieux périurbains et ruraux. Cette union libre est encouragée dans plusieurs clans, malgré son interdiction par les lois du pays. C’est pourquoi nous appelons acteurs sociaux à mener des actions concrètes liées, notamment à la sensibilisation et à la formation de la population et surtout des jeunes filles afin de mettre fin à ce fléau », a-t-elle ajouté.
Mme Nswalu a défini l’union libre comme étant l’une des formes de violation des droits de l’homme, particulièrement celui des femmes et des jeunes filles, une pratique préjudiciable qui menace la vie et l’avenir de nombreuses filles à travers le monde.
« L’union libre réduit la capacité des jeunes filles à prendre des décisions concernant leur vie, porte atteinte à leur éducation et les rendent plus vulnérables à la violence, à la discrimination et aux abus. Cette pratique néfaste empêche les adolescentes à participer pleinement aux sphères économiques, politiques et sociales », a-t-elle déploré, avant de souligner: « elle s’accompagne souvent de grossesses et d’accouchements précoces. Ce qui entraîne souvent des taux de morbidité et mortalité maternelles plus élevés en RDC ».
Elle a fait savoir que les mariages précoces poussent souvent les filles au suicide ou à la fugue, compte tenu de son non-consentement.
Selon Mme Nswalu, plusieurs femmes à travers le monde ont été mariées lorsqu’elles étaient enfants. Chaque année, au moins douze (12.000.000) millions des filles se sont mariés avant l’âge de 18 ans, une statistique élaborée par l’UNICEF en 2023.
« Les entités et instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme soulignent la nécessité de prendre des mesures pour lutter contre l’union libre et les actions visant à mettre fin à ces pratiques ont augmenté au niveau international et régional. Des efforts spécifiques sont actuellement menés pour lier ces efforts à la mise en œuvre et au suivi des objectifs du développement durable visant à éliminer toutes les pratiques préjudiciables telles que le mariage précoce », a-t-elle indiqué.
Créée en mai 2022, l’ONG ‘’ Bolingo’’ milite pour l’éducation et la réinsertion de la jeune fille ainsi que l’autonomisation de la femme.
ACP/ODM