L’usage du numérique recommandé dans le système éducatif congolais

Kinshasa, 07 octobre 2024 (ACP).- L’usage du  numérique dans le système éducatif congolais a été recommandé lundi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo(RDC), afin de faciliter le travail aux enseignants et l’apprentissage aux élèves, dans un entretien, en marge de la Journée internationale des enseignants, célébrée le 5 octobre de chaque année.

« A l’heure actuelle où le numérique prend de plus en plus de l’ampleur, je recommande l’usage de celui-ci dans le système éducatif congolais,  car il facilite le travail aux enseignants ainsi que l’apprentissage aux élèves », a déclaré Yves Tungila, promoteur du complexe scolaire « Abbé Pierre ».

« Les enseignants congolais ne sont pas assez outillés dans le numérique parce qu’il a deux catégories des enseignants. Il y a ceux qui ont pris de l’âge et les plus jeunes. Pour les plus jeunes,  ils sont déjà branchés aux réseaux sociaux, ils comprennent l’importance de migrer vers tout cela tandis que les vieux ont du mal à s’adapter dans ce rythme du numérique », a-t-il ajouté, avant de signaler que  « les enseignants plus âgés rencontrent les difficultés vue qu’ils commencent à être fatigués et ils ne fournissent pas tellement d’efforts dans cette cadence mais sinon l’informatique aujourd’hui les rattrape parce que certains devoirs sont faits en ligne».

Avantages et risques de l’usage du numérique

M. Tungila a, par ailleurs, relevé quelques avantages ainsi que les risques du numérique.  « En parlant des avantages de l’usage du numérique ; il joue un rôle didactique. Je prends l’exemple de cours de géographie, nous parlons des Alpes l’enfant peut réellement voir ce que c’est, notamment les diamants, des minerais, des cobalts même si l’enfant ne peut pas les voir physiquement mais avec les images on peut déjà avoir une idée claire», a-t-il fait savoir.

Selon lui, il y a aussi des risques dans cette nouvelle technologie, les élèves qui utilisent l’intelligence artificielle aujourd’hui, des applications pouvant les aider à  concevoir un texte bien structuré, « c’est intelligent et en même temps important pour nous de garder dans ce sens-là mais pour les écoles nous devons aussi réfléchir sur la méthodologie à appliquer pour que l’enfant qui utilise ces instruments, ne les fasse pas abusivement au risque de diminuer sa capacité de réfléchir, concevoir et rédiger par lui-même sans consulter l’ internet », a-t-il martelé.

Il a indiqué que «  le téléphone permet à l’enfant aujourd’hui de commencer déjà à s’exercer dans certaines applications mais le risque est que les enfants deviennent très vite dépendants et déjà quand on les habitue aux écrans dès les bas âges, ils s’habituent aux écrans, or cela peut déranger leur vision et leur capacité d’interaction».

M. Tungila, a saisi l’occasion pour inviter les parents de poursuivre le travail que l’école commence, en faisant le contrôle des enfants lorsqu’ils ramènent des devoirs, en mettant à leur disposition le téléphone connecté à l’internet, mais aussi et surtout faire le contrôle, c’est pourquoi les parents doivent être informés de certaines choses qui se passent sur internet et pouvoir être capable de bien contrôler.

L’enseignant joue un rôle important dans l’éducation de l’enfant

M. le promoteur de l’école Abbé Pierre a déploré que l’enseignant congolais ne soit pas vraiment considéré aujourd’hui pourtant il occupe une place de choix dans la société c’est grâce à lui que les enfants bénéficient d’une formation, ils s’occupent d’eux pendant presque 18 ans durant tout le cursus scolaire. Ils complètent les parents dans la formation et dans l’éducation des enfants, la grande partie de l’éducation des enfants se fait grâce à eux.

En outre, il a salué les efforts que le gouvernement est en train de fournir pour essayer d’améliorer les conditions de vie des enseignants, bien que ce n’est pas encore le niveau qu’il faut parce que pour qu’il fasse bien son travail, il doit être à l’abri de la pauvreté, aussi longtemps qu’il vit dans les conditions déplorables, ça affecte aussi sa prestation.

«En général, la grande difficulté des enseignants congolais c’est réunir les deux bouts de mois, c’est vraiment le gros souci pour tous les enseignants parce que c’est  un métier qui a été pendant longtemps classé très bas donc du coup ça ne donne pas beaucoup de rémunération et on a même tendance à dire que c’est le bénévolat donc un enseignant travaille pratiquement de façon bénévole toute sa vie »,  a-t-il déploré, tout en encourageant «  le gouvernement dans cet élan de la gratuité, l’amélioration suffisante des conditions de vie des enseignants non seulement en termes des salaires mais également en termes d’infrastructures, environnement et conditions de travail.

Il a signalé qu’il compte, cette année organiser des formations en informatique et en anglais  à l’intention des enseignants du complexe scolaire « Abbé Pierre », qui devient  une obligation morale parce que les parents veulent que l’enfant en sortant de l’école soit quand même capable de dire quelques mots en anglais, a-t-il conclu. ACP/

Fil d'actualités

Sur le même sujet