Kinshasa, 15 mars 2024 (ACP).- La situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo et les efforts du gouvernement congolais pour l’autonomisation de la femme ont été le principal message de la ministre du Genre, lors de la 68ème session sur le statut de la femme qui se tient à New-York aux États-Unis, a appris vendredi l’ACP de source officielle.
« Je plaide pour la restauration de la paix et le rétablissement de l’intégrité territoriale de mon pays, la RDC, afin de permettre aux femmes et jeunes filles déplacées des conflits armés de l’Est de devenir elles aussi des véritables actrices du développement. D’aider également les filles et garçons qui ont abandonné l’école en suspendant la fréquentation des cours pour se mettre à l’abri ainsi que d’éviter à la gent féminine les violences sous toutes ses formes », a déclaré Mirelle Masangu, ministre du Genre, famille et enfant.
« C’est ici l’occasion de les dire, dans aucune nation du monde, la guerre a développé les communautés. Au contraire, elle a contribué à accentuer le sous-développement », a-t-elle souligné.
« Nous ne pouvons jamais vaincre la pauvreté, lorsque la femme est restée toujours considérée comme victime, sujet à la solidarité plutôt que d’être actrice à part entière de son développement. D’autre part, aussi longtemps que les hommes ne seront pas engagés dans le changement des mentalités et de comportement à l’égard de la femme, à travers la masculinité positive, il faudra encore compter plusieurs années de lutte >>, a dit la ministre Masangu.
Abordant la question sur l’autonomisation des femmes et égalité des sexes, elle a fait savoir que certaines réalisations ont été accomplies par la RDC à travers sa lutte contre la pauvreté, le renforcement des institutions et le financement des femmes en tenant compte aux questions du genre.
La ministre Masangu a indiqué que le gouvernement congolais s’inscrit dans la dynamique du thème prioritaire proposé par les Nations-Unies, qui s’est engagée dans le cadre de l’autonomisation de la femme et de la jeune fille à accroître les ressources nécessaires.
<< C’est pourquoi, le gouvernement congolais a mis en place, en collaboration avec les partenaires techniques et financiers, un vaste programme qui lutte contre la pauvreté, renforce des institutions particulièrement celles dirigées par les femmes et les jeunes dans une perspective d’égalité du genre, à savoir le Programme d’Appui au Développement des Micros, Petites et Moyennes Entreprises, (PADMPME) dont le montant s’élève à 100 Millions de dollars américains >>, a-t-elle affirmé.
Les objectifs poursuivis du programme PADMPME
La ministre Masangu a, en outre soulevé que ce programme sert non seulement à booster l’économie informelle dans laquelle évolue souvent la plupart des femmes, mais également et surtout à la formaliser pour une gouvernance inclusive. Cette politique, donne aux femmes entrepreneures la possibilité de s’organiser en structures et en filières pour leur permettre de bien capter les financements dont elles ont besoin pour leur projet d’investissement et lutter efficacement contre la pauvreté .
Pour elle, le projet << TRANSFORME >> qui découle du Programme ci-haut cité, offre des opportunités aux femmes congolaises d’accéder aux capitaux, bien que maigres devant leur permettre de transformer leurs produits afin de les rendre commercialisables et pouvoir prétendre entrer dans la Zone du libre Echange Continentale Africaine, (ZELCAF), avec des marchés et des services.
Dans l’autonomisation de la Femme et de la Jeune Fille, il y a un chapitre dont on parle le moins. Il s’agit de l’hygiène de la femme et de la jeune fille particulièrement lors des menstrues qui l’exposent à des maladies infectieuses qui peuvent l’empêcher de s’épanouir. La RDC a l’honneur de s’y engager et invite tous les bailleurs de fonds à la soutenir.
« En ce qui concerne le renforcement des institutions et les financements qui tiennent compte de la dimension genre, le ministère du genre, famille et enfant, en collaboration avec toutes les organisations de la société civile, mène et continue sans relâche un plaidoyer auprès des Institutions publiques et privées afin d’intégrer la dimension genre dans leur budgétisation », a-t-elle relevé.
Mireille Masangu a remercié la Commission de la condition des femmes en faisant miennes les déclarations de différentes commissions économiques régionales dont la RDC est membre.
Représentante du Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi, elle a salué chaleureusement les membres du bureau de la présente session, avant de les féliciter pour la direction des travaux de ce jour et pour l’avoir accordé la parole du haut de cette Tribune.
Il convient de rappeler que les femmes du monde entier et celles des organisations féminines œuvrant pour l’émergence de la femme se sont réunies au siège des Nations-Unies à New-York pour plaider sur les conditions de la femme.
Ce forum international tenu du 11 au 22 mars 2024 à New-York, est animé sur le thème : << investir en faveur des femmes : accélérer le rythme>>. ACP/ Basea/Mab/Tshib’s