Kinshasa, 08 Décembre 2022(ACP).- La nécessité d’étendre la sensibilisation des violences basées sur le genre (VBG) à tous les niveaux de la société a été soulevée jeudi par les avocats, au cours d’un atelier de sensibilisation organisé par la Commission culturelle et genre du Barreau de Kinshasa Matete.
« Sensibiliser pour réveiller le bon sens des auteurs des violences basées sur le genre, mettre en place des centres de rééducation des victimes, étendre l’unité de la police chargée de la protection de l’enfant et de lutte contre les violences sexuelles tout en maintenant le monitoring pour mieux suivre et mesurer l’effectivité des actions menées sur terrain », ont formulé les participants dans les recommandations, au cours de ces assisses organisées en collaboration avec l’ONG Réseau 2 Congo genre et développement (R2 Congo), en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la population en RDC (UNFPA/RDC), dans la commune de Gombe
La présidente de la Commission culturelle et genre du Barreau de Kinshasa/Matete, Me Belinda Luntadila a souligné que la loi et l’ensemble des « VBG » concernent tout le monde. « Nous avons souvent tendance à confondre le genre et la femme, alors que le genre c’est l’homme et la femme. L’objectif de cet atelier est de sensibiliser les avocats sur les questions de procédure par rapport aux cas saisis », a-t-elle précisé.
« Nous sommes en pleine campagne de 16 jours d’activisme, car il est important de sensibiliser et de vulgariser la population en générale particulièrement les avocats qui sont les défenseurs des victimes des VBG par excellence, outillés pour défendre leur cause », a-t-elle précisé.
Me Luntadila a salué les efforts du Président de la République, Félix Tshisekedi et du gouvernement pour l’instauration de l’Etat de droit dans le pays, avant de remercier le Bâtonnier et l’UNFPA d’avoir accepté de conduire cette activité.
Les VBG constituent une atteinte grave des droits fondamentaux
Le bâtonnier du Barreau de Kinshasa/Matete, Emile Mutshembe a fait savoir que les VBG constituent une atteinte grave des droits fondamentaux et présentent les conséquences très désastreuses sur la santé physique et mentale des femmes et des filles victimes. « Ces conséquences peuvent être immédiates ou à long terme. Ses effets ont une incidence négative sur le bien-être socio et économique des femmes et des filles victimes, en les obligeant de fois à vivre en marge de la société », a-t-il déploré.
« Les VBG n’affectent pas simplement les victimes mais également leurs familles et entourages. Ceci non seulement nous interpelle et nous met continuellement en alerte afin de poser plus d’actions », a-t-il souhaité.
« Tous les moteurs internationaux et nationaux sont désormais mis en marche pour diminuer sensiblement ce genre des violences ou carrément y mettre fin. En effet, les lois internationales et nationales contre les VBG dans toutes ses formes existent dans plusieurs pays et n’attendent que nos efforts conjugués pour relever les défis millénaires et l’effectivité de leur application dans le moindre détail », a-t-il renchérit.
La secrétaire général du R2 Congo, Laeticia Mundele a souligné que les « VBG » déjà accentuées par la pandémie à Covid-19, sa prévalence est maintenant accrue par les crises croisées de changement climatique, des conflits mondiaux et de l’instabilité économique.
« En RDC, les VBG sont accentuées surtout dans l’Est où les femmes et les filles sont chaque jour massacrées et tuées. Ainsi, la population entière est obligée à se déplacer dans des conditions difficiles. Nous osons croire que cette journée de partage de l’information permettra aux avocats de s’impliquer effectivement et activement dans cette lutte pour l’autonomisation des survivants, la réduction et prévention des violences à l’égard des femmes et des filles ainsi que leur protection », a-t-elle conclu. ACP/Maz/Otk