Goma, 25 novembre 2023 (ACP).- Un appel à la dénonciation des violences conjugales faites aux femmes à Goma au Nord-Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo a été lancé samedi, lors de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes et filles.
« La violence conjugale est une réalité que la communauté continue malheureusement à vivre à ce jour. Il y a violences conjugales quand la victime et l’auteur sont dans une relation sentimentale. Ils peuvent être mariés ou concubins et ces faits sont également punis même si l’un est divorcé ou séparé », a déclaré Omari Lokonji, premier président de la Cour d’appel du Nord-Kivu.
M. Lokonji a expliqué qu’il convient de noter que ces violences ne sont pas seulement du fait de la guerre mais elles s’étendent et peuvent être définies comme tout acte de violence dirigé contre le sexe féminin et pouvant causer des préjudices ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques y compris la menace ou la contrainte.
Le premier président de la Cour d’appel du Nord-Kivu a, à ce sujet, assuré que « l’Etat congolais garantit le droit de la femme à l’initiative privée et favorise ainsi, sans discrimination basée sur le sexe, l’accès à l’épargne, aux crédits et aux diverses opportunités mais dans la mentalité de beaucoup d’hommes ces droits sont bafoués créant ainsi des difficultés de vie en couple ».
Selon lui, la RDC, a inscrit, dans sa Constitution, le principe de la promotion des droits de la femme en ses articles 11, 14 ,15 et 34 et complété par la loi numéro 15 /013 du 01/08/2015 qui donne des opportunités légales aux femmes en vue de leur protection et sécurité.
« Depuis environ 5 ans, nous constatons une diminution des cas de plaintes devant nos tribunaux en matière des violences conjugales et nous osons croire que cela est dû aux efforts faits par la RDC en matière de la promotion des droits des femmes malgré le contexte et la situation des conflits armés qui déchirent le pays », a-t-il ajouté.
Pour l’activité promotrice des droits des femmes à Goma, Mme. Kyeya Katungu Nelly a, affirmé queles femmes aujourd’hui doivent dénoncer les violences subies en milieux professionnels qui deviennent récurrentes avant de rappeler que cette problématique constitue une atteinte grave aux droits fondamentaux de la personne humaine et ses conséquences sur la santé peuvent être multiples, immédiates ou à long terme et incluent parfois à la mort.
« Dans la société congolaise, la femme est considérée comme le socle de la famille et remplit plusieurs rôles qui impliquent la protection, la douceur, l’éducation et l’attention », a-t-elle souligné, appelantla population du Nord-Kivu à réduire la disponibilité et la consommation nocive de l’alcool, l’accès aux armes blanches et à feu, et à promouvoir l’égalité entre les sexes, à changer les normes culturelles et sociales afin de mettre fin aux violences faites aux femmes.
La journée internationale pour l’élimination des violences sexuelles faites aux femmes et aux filles est célébrée chaque le 25 novembre de l’année. À Goma, cette journée pour la promotion des droits des femmes va se poursuivre durant 10 jours par des vulgarisations et sensibilisations des droits de la femme.
ACP/KHM