Kinshasa, 22 octobre 2024 (ACP).- Les femmes de l’Ong « Action plus » basée à Masina dans l’Est de Kinshasa en République démocratique du Congo, ont été sensibilisées mardi, à l’importance du dépistage du cancer des seins, lors d’un atelier organisé en marge de la campagne annuelle de sensibilisation dénommée « Octobre rose ».
« Cette rencontre visait à informer les femmes de cette municipalité en général et de cette structure en particulier sur les deux pathologies cancéreuses les plus meurtrières chez la femme au Congo, notamment le cancer du sein et celui du col de l’utérus », a déclaré Faustin Mayemba, coordonnateur de cette structure.
Selon lui, cette activité qui était axée sous le thème : « Les femmes de Masina : voix et actrices de la lutte contre le cancer du sein », a permis à ces femmes d’être outillées sur l’assistance, les causes et manifestations des cancers du sein et du col de l’utérus, l’importance du dépistage, les modes de traitement ainsi que les facteurs de risque. M. Mayemba a, révélé la nécessité de se faire régulièrement dépister, car cela permettrait de prévenir plus de décès, soulignant que 50% des décès dus au cancer des seins sont liés au diagnostic tardif. « Lorsqu’on fait nos diagnostics très tôt, l’on peut avoir des chances de guérison sans qu’il y ait une récidive de la maladie. Quand on a un cancer des seins qui est annoncé à une petite taille de 2 cm ou moins de 2 cm, on a 100 % de chance de guérison. Donc, c’est mieux de dépister la maladie très tôt parce que, je ne vous le cache pas, c’est une maladie qui n’a pas de symptômes francs », a-t-il fait savoir.
Pour M. Mayemba, le cancer du sein survient chez une femme sur huit, soit presque le quart de la population des femmes dans le monde. « Au moindre changement, il ne faut pas s’alarmer, mais se faire consulter, car seul un diagnostic médical peut révéler si oui ou non il s’agit bel et bien d’un cancer ou juste d’une infection. A en croire ses propos, bien que les victimes ayant un antécédent familial de cancer du sein peuvent développer très tôt cette maladie, toutes les femmes de 25 à 74 ans sont à risque et peuvent en être victimes », a-t-il martelé. Par ailleurs, il a relevé que les coûts onéreux du traitement contribuent à réduire les chances de guérison des patients, avant d’ inviter le gouvernement congolais à accorder plus d’intérêt à cette maladie à travers le Plan stratégique national de lutte contre le cancer 2022-2026 qui n’arrive pas à se déployer efficacement.
Cancer du col de l’utérus
Concernant le cancer du col de l’utérus, M. Mayemba a relevé que c’est le quatrième cancer le plus fréquent chez la femme dans le monde. Il est presque 100 % imputable à une infection chronique, de 5 à 10 ans, par des virus appartenant à la famille des papillomavirus. « Les signes liés à la maladie sont divers et parfois difficilement détectables par les victimes elles-mêmes. Néanmoins, des infections à répétition fragilisant la muqueuse du col, des écoulements vaginaux fréquents, des pertes blanches et odeurs nauséabondes, les saignements permanents et tardifs à l’âge de ménopause doivent alerter les femmes pour une consultation médicale voire un dépistage des lésions précancéreuses du col de l’utérus », a-t-il dit, soulignant que le cancer du col de l’utérus est l’un des cancers chez la femme guérissable à 100 % s’il est découvert tôt.
Pour le prévenir, il faut veiller à son hygiène intime et éviter d’introduire certaines substances dans son appareil intime, se consulter en cas d’anomalie ou de dysfonctionnement inhabituel, faire régulièrement le dépistage, a-t-il martelé. Pour des enfants à compter de 9 ans et des femmes n’ayant pas encore contracté le virus, il est possible de se faire vacciner contre ce cancer, notifiant que des idées reçues comme les stérilets, les implants, le port des sous-vêtements noirs ou trop près du corps… ne causent pas le cancer du col de l’utérus, a indiqué M. Mayamba. « En tant que femmes de cette structure, les médias doivent servir à informer et à éduquer. Donc, à travers cette plume, micros, caméras, ceux-ci ont le pouvoir de soutenir celles qui font face à ces maladies. Et cette rencontre était l’occasion pour les participantes d’en savoir plus et de lever le doute sur ces différentes maladies dévastatrices afin de se protéger et protéger leur entourage », a-t-il conclu.
Octobre Rose est une campagne annuelle mondiale de communication qui débute du 1er au 31 octobre. Elle vise la sensibilisation des femmes au dépistage du cancer du sein afin de récolter des fonds pour la recherche. ACP/