Kinshasa, 06 juillet 2023 (ACP).- L’intégration du genre dans la chaîne d’approvisionnement du secteur minier en République démocratique du Congo, a fait l’objet d’un plaidoyer jeudi de l’ONG «Prospérité partagée» basée à Kinshasa, lors d’un entretien de la présidente de cette structure avec l’ACP.
« La lutte pour la représentativité de la femme dans la chaîne d’approvisionnement du secteur minier devient désormais notre cheval de bataille car, nous estimons que le nombre des femmes employées dans ce secteur reste encore faible », a fait savoir la présidente de l’ONG «Prospérité partagée», Virginie Adala.
« Selon les rapports de l’ITIE de 2016 et 2019, le nombre des femmes employées dans le secteur minier a augmenté de 2% seulement, c’est-à-dire, qu’il est passé de 12.799 soit 10% à 20.652 équivalent de 12%. Ce qui démontre la sous représentativité de la femme dans les industries extractives », a-t-elle souligné.
Virginie Adala a indiqué que « dans le cadre de diligence raisonnable, la question de l’intégration du genre dans le secteur minier est d’actualité. Comparativement au Maroc où cette question représente 30% des employés, la RDC n’a qu’une représentativité d’un peu plus de 10 % seulement ».
Elle a également précisé que les rapports de l’ITIE ne donnent pas des détails sur la qualité des femmes travailleuses du secteur minier, ni les fonctions qu’elles occupent au sein de leurs entreprises. D’où, une étude plus approfondie sur cette question sera menée dans deux entreprises minières basée dans la province de Lualaba afin de vérifier ces aspects.
Réagissant sur cette question, M. Jean Okenda, directeur adjoint de l’ONG « Ressources Matters », a estimé que le vrai problème de la RDC repose sur l’absence d’une politique claire de genre dans le secteur minier. Et pourtant, a-t-il soutenu, le pays a une politique globale sur l’intégration du genre mais, il y a des spécificités pour chaque domaine.
« Que ce soit au niveau interne des entreprises ou des relations entre les entreprises et les communautés locales, il faut définir une politique du genre. Et pour cela, on doit tenir compte de deux aspects, dont la culture du milieu et la santé », a conclu M. Okenda.
ACP/ODM