Kinshasa, 22 février 2023 (ACP).- Plusieurs hommes et femmes de la ville de Kinshasa en République démocratique du Congo, s’adonnent à « la tontine », communément appelé « Likelemba » en lingala pour subvenir à leurs besoins sociaux, a noté mercredi l’ACP.
« La tontine est une autre forme de crédit qui consiste à réunir un groupe de personnes qui se cotisent sur un montant déterminé. Elle me permet de se lancer dans le commerce afin d’augmenter mon capital. Nous étions à sept et nous nous sommes cotisés à chacun 1.000$ par mois et recevoir en retour 7.000$. C’était un véritable coup de pouce, je voyageais, une fois le mois de 2012 à 2019 pour asseoir mon commerce », a révélé une femme commerçante, Nono Lukengo.
Une banquière ayant acceptée de s’exprimer sous anonymat a, pour sa part, souligné que la ’’tontine’’ l’a beaucoup aidé pour mobilier les frais scolaires des enfants, et de répondre à d’autres besoins nécessaires notamment les travaux de construction ainsi que des achats des biens d’une grande valeur.
« C’est depuis des années que je suis dans cette ’’pratique’’ afin de réaliser mes projets », a-t-elle ajouté soulignant que c’est aussi, une autre manière pour moi de faire l’épargne. J’ai souvent du mal à garder mon argent, c’est pourquoi, je reçois ma part le mois où j’ai des projets à réaliser », a fait savoir cette travailleuse œuvrant dans une banque de la capitale.
Femme au foyer, Jolie Sakata pense que la tontine est une autre forme de crédit pouvant permettre au bénéficiaire de créer une unité de production. » Il y a de personnes qui, grâce à la ristourne, ont construit des maisons à louer ou encore acheter des voitures destinées au transport en commun « , a-t-elle signalé.
« Les fonds provenant de cette pratique m’a permis d’aller acheter les sacs de braise dans les provinces, pour venir les vendre dans la capitale Ce commerce m’ permis d’être en mesure de résoudre si facilement mes propres besoins », a-t-elle témoigné à cette occasion.
L’informaticien Cédric Munsi, a signifié que la tontine vient suppléer à certains de ses besoins qui ne peuvent être résolus suite à un salaire insuffisant. » La tontine m’a aidé à réunir une somme dont j’avais besoin pour concrétiser un projet », a-t-il ajouté.
« Je suis également propriétaire d’une bureautique qui est propulsée grâce à cette même ristourne. « Personnellement, ça m’a soutenu à propulser mon affaire. Par exemple, j’ai dû acheter un groupe électrogène d’une valeur de 400$ pour faire face aux coupures intempestives du courant. Avant l’achat de ce groupe, j’ai raté plusieurs contrats juteux par manque d’électricité », a signifié Cédric Munsi.
S’agissant d’un autre travailleur, Vety Makindu, le fait de cotiser entre amis est plus bénéfique lorsqu’on a un projet à réaliser. » Si avec son salaire, il faut faire une économie forcée de plus de 10 mois pour acheter une voiture, la tontine peut bien régler l’affaire », a fait savoir Makindu.
En ce qui concerne les personnes interviewées, pour minimiser les risques d’escroquerie, la tontine repose sur la crédibilité des personnes avec qui on s’associe. Car, il y a de ceux qui n’ont pas été servis parce que certains associés n’ont pas eu à honorer leur engagement.
ACP/