Pour la prise en compte du Genre dans la politique agricole nationale

Kinshasa, 03 mars 2022 (ACP).- La députée nationale Scolastique Victoire Mahindo a souligné de la prise en compte du genre dans la politique agricole nationale, lors de son intervention, à la clôture de l’atelier organisé à l’hôtel Memling dans la commune de la Gombe, par le Centre africain de politique foncière (CAPF), axé sous le thème : « Renforcer la tenure et la sécurité foncière des femmes et l’entrepreneuriat féminin dans l’agriculture en République démocratique du Congo ».

Mme Mahindo a soulevé plusieurs défis de la prise en compte du genre dans une politique agricole qui sont liés notamment à l’accès à la terre et sa sécurisation, à l’exploitation et au contrôle des exploitations, à l’accès au contrôle des exploitations, au crédit, au marché, à l’information et au renforcement des capacités ainsi qu’à l’insuffisance des compétences dans l’éducation financière.

Elle a à cet effet formulé quelques propositions pour cette prise en compte du genre entre autres celle des technologies numériques dans l’enseignement, reconnaître les réseautages, mais également prévoir des activités de renforcement des capacités pour chaque programme tout en tenant compte de la parité.

La députée nationale Mahindo a aussi encouragé les institutions de financement d’adapter des produits et services à tous les groupes de bénéficiaires proposés afin de fournir des services regroupés pour l’accès au crédit aux femmes et aux personnes vulnérables.

Nécessité de renforcer le plaidoyer pour l’autonomisation économique de la femme

Le consultant national du CAPF en RDC Floribert Nyamwoga a, dans son intervention sur « les considérations contextuelles : politique, cadre juridique et institutionnel du genre en RDC », soulevé la nécessité de renforcer le plaidoyer, en parallèle avec le renforcement des capacités et l’appui à l’entrepreneuriat de la femme pour son autonomisation économique.

Pour lui, il y a des écarts entre la loi et les pratiques. « Les femmes ne bénéficient pas encore des garanties et des protections légales que leur offre l’évolution de la législation sectorielle en RDC. Les actions de plaidoyer et de communication restent focalisées sur la participation de la femme dans la politique, la nomination aux hautes fonctions dans le secteur public et privé », a-t-il dit.

Nyamuwoga a déploré le fait que peu d’accent est mis sur le positionnement de la femme dans les secteurs porteurs de l’économie du pays, notamment la construction, la mécanique, les technologies, alors que ceux-ci, a-t-il poursuivi, sont plus susceptibles de réduire la vulnérabilité économique de la jeune fille en lui procurant un revenu sûr comme le cas pour les jeunes garçons.

Il a souligné que la tenure des femmes est faible dans le système foncier coutumier, pas de pouvoir de prise de décision sur la terre. « La loi foncière ne fait pas de discrimination sexuelle quant à l’accès au titre, mais ne contient pas non plus de disposition réprimant la discrimination et l’exclusion dans la pratique. Ces pratiques culturelles discriminatoires et exclusives persistent dans les usages, notamment l’héritage et les transactions foncières, tandis que les femmes victimisées ne font pas valoir leurs droits devant les tribunaux », a-t-conclu. ACP/RNL/NKV/MNI/TKM

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