Kinshasa, 10 juin 2025 (ACP).- 12 millions de dollars du gouvernement canadien, ont été disponibilisés pour renforcer les systèmes de protection des enfants en République démocratique du Congo (RDC), a annoncé par la ministre des Affaires sociales, lors du lancement de ce projet, lundi à Kinshasa.
«Ce projet financé à la hauteur 12 millions de dollars canadiens, par le gouvernement canadien, vise à contribuer à l’amélioration de la protection et du bien-être de plusieurs enfants, notamment les plus vulnérables en RDC», a déclaré Nathalie Aziza Munana, ministre des Affaires sociales, actions humanitaires et solidarité nationale.
Selon la ministre, ce projet intitulé: «Enfants mieux protégés», est un exemple de coopération et de solidarité internationale dont la synergie d’actions matérialise l’ambition fixée pour que la protection et le bien-être des enfants en RDC soit une réalité et non un simple idéal.
«Ce projet apprend que nous pouvons unir nos efforts pour la paix et le développement», a-t-elle ajouté.
«Comme nous le savons, la situation des enfants en RDC est particulièrement préoccupante. Nos enfants font face à des défis et sont confrontés à de multiples formes de violence, exacerbées par des crises humanitaires et les conflits armés. Les chiffres nous interpellent: plus de la majorité des enfants en RDC ont été victimes d’une forme de violence, qu’elle soit physique, psychologique ou sexuelle», a expliqué Mme Munana.
La ministre a indiqué que 40% des cas de violences sexuelles recensés, touchent des filles de moins de 18 ans. Ce chiffre, déjà très élevé, ne reflète probablement qu’une partie de la réalité, car bon nombre de cas ne sont jamais signalés, en raison des tabous ou de la peur, a-t-elle dit.

Les droits des enfants au cœur des priorités du développement du gouvernement canadien
Par ailleurs, John Agbor, Représentant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) en République démocratique du Congo, a fait savoir que le gouvernement du Canada, par l’intermédiaire de son ambassade en RDC, a, une fois de plus, apporté un appui décisif pour renforcer les systèmes de protection de l’enfant dans le pays.
En accordant un financement à hauteur de 12 millions de dollars canadiens, le Canada réaffirme l’importance de placer les droits et la dignité de chaque enfant au cœur des priorités de développement, a-t-il indiqué.
Il a, en outre, salué l’implication de la ministre des Affaires sociales.
«Madame la ministre, votre mobilisation constante, votre plaidoyer déterminé et votre vision stratégique ont fait de cette question une priorité nationale. Grâce à votre impulsion, les initiatives se multiplient pour renforcer le système national de protection, au plus près des réalités du terrain. L’Unicef se réjouit de ce partenariat solide, fondé sur la confiance, le dialogue et la recherche commune d’impact durable», a soutenu John Agbor, qui a affirmé que l’Unicef reste pleinement mobilisé pour faire de ce financement un catalyseur de transformation durable, avec le concours de ses partenaires.
Pour Christophe Kadji, chef de coopération à l’ambassade de Canada en RDC, ce projet de six ans introduit trois innovations majeures, nées de l’expérience et de partenariats solides, à travers l’approche «TPS+» (Travailleurs Para-Sociaux Plus), qui crée une interface durable entre les services.
«Fruit d’un investissement significatif du Canada à hauteur de 12 millions de dollars canadiens, cette initiative majeure souligne un engagement partagé pour l’amélioration des vies des enfants les plus vulnérables du pays et marque une collaboration essentielle entre les autorités nationales et les partenaires internationaux», a-t-il dit.
Il a noté que ce projet s’inscrit dans le cadre du renforcement des services de prise en charge, l’amélioration des structures de protection, de santé, d’éducation, de justice et d’identification, par le renforcement des capacités techniques, la fourniture d’intrants et d’équipements.
La RDC est confrontée à une crise de protection de l’enfance alarmante. Malgré les efforts, la situation reste profondément préoccupante pour les enfants dans le pays. Des données récentes révèlent qu’une grande majorité (près de 90%) a subi au moins une forme de violence. Le travail des enfants, sous ses pires formes, touche 13% d’entre eux.
Ce projet a été lancé par la ministre des Affaires sociales en collaboration avec l’ambassade du Canada et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF).
La cérémonie a été également marquée par les témoignages des enfants reporters qui ont palissé pour le retour à la paix et le respect de leurs droits. Elle est organisée en marge de la Journée de l’enfant africain, célébrée le 16 juin de chaque année. ACP/ODM