Kinshasa, 16 octobre 2024 (ACP).- Le cadre Multi-acteurs de la société civile a appelé mercredi à Kinshasa, lors d’un atelier, le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), à doter la Commission électorale nationale indépendante (Céni), des ressources nécessaires pour l’organisation rapide des élections au second degré des bourgmestres.
« Nous appelons le gouvernement à doter la Commission nationale électorale indépendante (Céni) des ressources financières nécessaires pour l’organisation des élections en vue d’allouer aux Entités territoriales décentralisées (ETD) de leurs organes locaux des moyens leur permettant de mettre fin à cette décentralisation à deux vitesses, entre les bourgmestres nommés qui ne répondent que de l’autorité qui les a nommés et les conseillers communaux élus », a souligné Roland Mumbala, un des membres du Cadre multi-acteurs de la société civile.
Pour Jonas Tshiombela de la Nouvelle société civile congolaise, « l’atelier de Kinshasa a permis d’évaluer le cahier des charges destiné aux candidates et candidats aux élections de 2023-2024, Cent (100) jours après la validation du Programme d’action du gouvernement (Pag) pour évaluer les engagements pris par ce dernier sur les six axes principaux dudit programme qui touche, notamment à la création des emplois, la protection et le renforcement du pouvoir d’achat des Congolais ».
M. Tshiombela a soutenu que ce Programme prend aussi en compte la protection des Congolais et la situation de la paix de la RDC, la construction d’une économie diversifiée et compétitive, l’accès au service de base (eau, électricité, école, santé) et le renforcement de l’efficacité des services publics.
Et d’ajouter : « Nous nous réjouissons du fait qu’une bonne partie des besoins exprimés dans le cahier des charges qui prend en compte le financement des élections pour résoudre les problèmes des choix des dirigeants à tous les niveaux, la modernisation du secteur agricole, la pacification du pays, la création des emplois décents, l’amélioration du climat des affaires et de la situation sécuritaire et sociale de la population ainsi que la recevabilité de l’action publique et l’amélioration ».
Par ailleurs, Jean-Claude Katende de l’Asadho, a indiqué que « c’est pour la première fois que les organisations non gouvernementales de la société civile aient élaboré un cahier des charges dont je salue la mise en œuvre des engagements du gouvernement en faveur de la population et qui est en cohérence avec son programme d’action».
« Nous saluons aussi l’élaboration d’une feuille de route avec des actions à mener, notamment le plaidoyer en faveur de l’organisation des élections locales pour doter les communes de leurs organes locaux, à savoir le conseil communal et le collège exécutif communal pour une prise en charge des besoins de développement local de la population, l’information des émoluments des conseillers communaux, à l’instar des conseillers des communes de la ville de Matadi sur l’ensemble du pays », a fait savoir M. Katende.
« Il s’agit également de l’élaboration d’une proposition d’Edit pour renforcer la collaboration entre les bourgmestres nommés et les élus locaux, le renforcement des capacités des conseillers communaux dans l’exercice de leurs mandats ainsi que sur l’élaboration du budget de l’entité, les taxes et les recettes reconnues par la loi », a-t-il ajouté.
Jérôme Bonso, secrétaire permanent de l’Aeta, a salué la détermination de la synergie des acteurs de la société civile dans leur accompagnement en mettant en place le cadre Multi-acteurs et le cahier des charges reprenant les priorités majeures de la population et qui vont être soumises aux candidats pour les mettre en œuvre, une fois au pouvoir d’Etat.
« L’Aeta a formé des candidats, des témoins des candidats à l’observation des élections et 10 mois après (janvier- octobre 2024), les élections indirectes ne sont toujours pas organisées », a-t-il déploré, rappelant que les trois cycles électoraux 2006, 2011 et 2018 ont été sources des conflits et des contestations, car elles avaient conduit à des violences. Le Cadre multi-acteurs de la société civile est composé d’Agir pour les élections transparentes et apaisées (Aeta), l’Association africaine des droits de l’homme (Asadho), la Nouvelle société civile congolaise (NSCC), du Conseil national femme et développement (Conafed), etc.
ACP/